Retraités : l’exécutif met la pédale douce
Le Premier ministre Edouard Philippe a tenté, hier, de désamorcer la grogne croissante des seniors sur le pouvoir d’achat en promettant un geste fiscal pour 300 000 retraités, qui seront exemptés à partir de 2019 de la hausse de la CSG. Les retraités « ne sont pas mal aimés, ils ne sont pas mal aimés du tout », a assuré Edouard Philippe sur France Inter, en défendant la politique budgétaire du gouvernement, et notamment la hausse de 1,7 point de CSG entrée en vigueur au 1er janvier 2018. « Nous faisons des choix car nous voulons que le travail paye. Nous voulons que ceux qui aujourd’hui payent les pensions puissent bénéficier de leur effort accru » ,a poursuivi le chef du gouvernement, tout en reconnaissant la nécessité d’un meilleur « calibrage » de cette réforme. Actuellement, 60 % des retraités, soit 7,5 millions de personnes, sont concernés par la hausse de la CSG, mise en place pour compenser la suppression des cotisations salariales. Un niveau trop élevé aux yeux des associations de retraités, qui dénoncent un « matraquage fiscal ». Face aux critiques, le Premier ministre avait annoncé en mars un geste pour les 100 000 retraités se trouvant juste au-dessus du revenu fiscal de référence, à savoir 14 404 € pour une personne seule et 22 051 € pour un couple. Hier matin, le chef du gouvernement a précisé que cette «mesure de correction » concernerait finalement « 300 000 personnes », « qui n’auront pas à payer cette augmentation de la CSG dans les années qui viennent ». « C’est un effort de 350 M€ », at-il insisté. Concrètement, il faudra être passé pendant deux ans d’affilée au-dessus du seuil pour être frappé par l’augmentation de la CSG. Ce qui signifie que les contribuables qui dépassent le seuil durant une seule année seront épargnés.