Monaco-Matin

La Tesla Model S va encore plus loin

Alors que l’on attend avec impatience l’arrivée de la « petite » Model 3, la Model S fête son cinquième anniversai­re en Europe. Pour l’occasion, nous avons pris le volant de sa dernière évolution – la P100D – pour un trajet itinérant de quelques jours.

- FRANÇOIS STAGNARO / SOPRESS

Quoi de neuf ?

Après avoir légèrement retouché sa grande berline en 2016, Tesla a réorganisé sa gamme autour de deux types de batteries : 75 kWh et 100 kWh. Celles de 60 et 90 kWh ont disparu du catalogue en 2017, tandis que toutes les versions sont désormais équipées de deux moteurs (un à l’avant, un autre à l’arrière), grâce auxquels toutes les Model S disposent maintenant d’une transmissi­on intégrale, signalée par la lettre « D ». La 75D (466 km d’autonomie annoncée) constitue ainsi l’entrée de gamme, suivie de la 100D (celle qui permet la plus grande autonomie, avec 594 km) et de la P100D (572 km), dont le « P » rime avec performanc­e, puisqu’elle est dotée d’un moteur arrière surdimensi­onné. C’est celle-ci que nous avons pu tester au quotidien sur près de 1 000 km et durant plusieurs jours.

Côté finances

Au terme de ces quelques jours, avec plus de 500 km de capacité, nous n’avons jamais eu le sentiment d’être limités par l’autonomie. Il suffit de planifier un minimum les recharges pour les faire coïncider avec un repas, puisque tous les supercharg­eurs sont situés stratégiqu­ement à proximité d’hôtels-restaurant­s, avec des menus généraleme­nt abordables. Plus abordables que la Model S de notre essai. Car si les tarifs débutent à 82 800 euros (bonus de 6 000 euros déduit), la superlativ­e version P100D facture ses prestation­s exceptionn­elles à partir de 139 300 euros. La plupart des acheteurs l’acquièrent cependant via leur société, grâce à des formules de location attractive­s.

Le parcours

Partis du Tesla Store d’Aix-en-Provence les batteries pleines, nous remontons la vallée du Rhône jusqu’en Ardèche, dans un confort magistral et sans aucun stress lié à l’autonomie (la France compte désormais 64 sites de supercharg­eurs Tesla pour plus de 520 bornes). Après une nuit « à la fraiche », nous voilà repartis vers les Alpes. Bien que n’ayant parcouru que 300 km, nous effectuons un arrêt de précaution au supercharg­eur de Valence, le temps d’un bref déjeuner. Ensuite, direction Gap le long de la Drôme. Un parcours splendide, au cours duquel la Model S enchaîne sans broncher les lignes droites, les grandes courbes et les virages serrés. Bien sûr, on a tendance à avoir le pied lourd, ce qui diminue d’autant l’autonomie. Pour rallier Marseille le lendemain, le GPS annonce une « autonomie à destinatio­n » de 6 %. Mieux vaut jouer la sécurité et profiter du nouveau supercharg­eur de Sisteron. Une fois la batterie regonflée, nous avons non seulement pu rejoindre la Grande Bleue, mais également repartir dans la foulée pour une dernière étape près de Forcalquie­r.

Au volant

On retrouve avec bonheur l’univers épuré de la Model S, ainsi que son comporteme­nt routier étonnant d’agilité pour son gabarit, en raison notamment du centre de gravité bas permis par les batteries situées sous le plancher. Dans un silence royal, on profite aussi de l’Auto-Pilot (5 200 euros), précieux dans les bouchons. Autre nouveauté : Tesla a ajouté un mode de conduite « Confort », pour davantage de souplesse dans la conduite. La version P100D dispose également d’un mode « Ludicrous » (traduit par « démesuré »), qui permet à cette Model S d’être catapultée de 0 à 100 km/h en seulement 2,7 s (contre 4,3 s pour la 100D), laissant derrière elle nombre de supercars bien plus onéreuses. La poussée est stupéfiant­e et ne s’accompagne que d’un faible sifflement… C’est proprement bluffant ! Attention, cependant, à ne pas en abuser, au risque de voir l’autonomie baisser à vue d’oeil.

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