Portraits de femmes
La saison de l’Institut audiovisuel met à l’honneur les femmes actrices, réalisatrices ou icônes du 7e art. Une sélection intéressante entre classiques et films de chevet de cinéphiles
Ne dites plus Archives audiovisuelles… mais Institut audiovisuel. En s’installant dans ses nouveaux locaux au pied de l’Engelin il y a quelques jours, l’entité a changé de nom après vingt ans sous la même dénomination. Un nouveau virage couplé à la volonté d’ouvrir davantage ses collections dans ces locaux plus adaptés qui devraient être opérationnels pour accueillir du public en début d’année. Si l’emballage change, le coeur de métier de ces professionnels de l’image reste le même. Et transparaît dans la saison « Tout l’art du cinéma » 2018-2019 du désormais institut, oscillant entre classiques et pépites de cinéphiles. Une programmation accessible autant au grand public qu’aux férus du 7e art.
Vertigo restauré
Cette année, le cycle des Mardis du cinéma (dont les projections démarreront cette année à 20 heures) rend hommage aux femmes dans le cinéma. Aux actrices. Aux réalisatrices. Et au regard que les cinéastes portent sur elles. En chef de file, l’iconique Kim Novak dans Vertigo prête sa silhouette à l’affiche de la saison. Le chef-d’oeuvre d’Alfred Hitchcock, « film qui a suscité le plus de littérature au monde dans toute l’histoire du cinéma », note le directeur de l’Institut, Vincent Vatrican – il le place luimême dans son panthéon personnel – sera présenté le 6 novembre dans une version restaurée en 4K qui devrait donner des sueurs froides… de plaisir aux amateurs. Plus largement, le cycle des Mardis du cinéma baptisé « Femmes, femmes » convoque la quintessence de la féminité dans le 7e art en seize films. Les légendaires : Marilyn Monroe (dans Certains l’aiment chaud de Billy Wilder), Bette Davis (l’unique Eve de Mankiewicz, jamais projeté en Principauté), Marlène Dietrich à son acmé dans L’ange bleu de Josef von Sternberg, Simone Signoret, immortelle Casque d’or de Jacques Becker. Et encore Ingrid Bergman, filmée par Roberto Rossellini dans Stromboli. Leur (DR/ Emilio Pereda/Paola Ardizzoni/El Deseo) première collaboration qui débouchera sur une histoire d’amour.
Agnès Varda et Penelope Cruz
La programmation fait aussi une place aux femmes cinéastes comme Jane Campion avec son premier long-métrage, Sweetie, sorti en 1989, Chantal Akerman (Jeanne Dielman, 23 quai du Commerce, 1080 Bruxelles). Et la plus représentative du cinéma moderne, Agnès Varda avec son chef-d’oeuvre Cléo de 5 à7 . « Le grand cinéaste de la Nouvelle Vague, c’est elle, précise Vincent Vatrican. Personne n’a filmé les rues de Paris comme elle. » D’octobre à juin, seront projetés aussi quelques pépites comme le très beau film brésilien Aquarius avec Sonia Braga, engagée pour sauver son immeuble. Ou Wanda, de Barbara Loden, qui fut l’épouse d’Elia Kazan. En 1970, elle joue et réalise ce portrait de femmes de son époque qui a marqué des générations des cinéphiles. « Un film indépendant tourné à l’économie, qu’il faut voir. » Puisque le cinéma c’est aussi le glamour d’hier et aujourd’hui, des stars actuelles figurent dans la programmation : Natalie Portman sous l’oeil d’Amos Gitai dans Free Zone .Ou Penelope Cruz en mère à la dérive dans Volver ,undes plus réussis Almodovar des années 2000. Parmi les autres temps forts de cette année cinématographique pour l’Institut audiovisuel, les amateurs retrouveront un cinéconcert pour accompagner les images de La veuve joyeuse d’Erich von Stroheim, le 25 octobre. D’autres collaborations avec les Ballets de MonteCarlo (projection de Sur les ailes de la danse, avec Ginger Rogers et Fred Astaire) ; le NMNM (Reflecting Memor y de Kader Attia). Et une ciné-conférence composée de documents d’archives de la Principauté pour évoquer la thématique «Monaco et la mer », en fin de saison, le 7 juin. www.toutlartducinema.mc