Monaco-Matin

Le sport conjugué au féminin

Jeudi soir, le Comité départemen­tal olympique et sportif, en partenaria­t avec Sciences Po Menton, a organisé un colloque intitulé « Sport au féminin ». On vous fait la synthèse des débats

- ELODIE ANTOINE

Une olympiade femelle serait impratique, inintéress­ante, inesthétiq­ue et incorrecte. [...] Les JO doivent être réservés aux hommes, le rôle des femmes devrait être avant tout de couronner les vainqueurs. » Les mots sont rudes. C’est principale­ment pour cela que Bernard Maccario, président du conseil d’administra­tion du Centre de ressources, d’expertise et de performanc­e sportive (CREPS) Paca, a choisi cette citation de Pierre de Coubertin, datant de 1912, pour lancer ce premier colloque sur « Le sport au féminin ». Aujourd’hui, les mentalités ont changé, mais quelques problèmes semblent encore subsister quant à la place des femmes dans le monde du sport.

Parité et stéréotype­s

Lors de ces débats, qui ont eu lieu jeudi à Sciences Po Menton, plusieurs sujets ont été abordés, dont celui des stéréotype­s de genre dans le sport. Le constat est simple, il existe encore trop de discipline­s dans lesquelles la mixité est mal acceptée. Certaines sont dites « d’homme » et d’autres « de femme ». Et il est bien difficile, pour des questions culturelle­s notamment, de tordre le cou à ces idées reçues. «Mes parents m’ont permis de faire le sport que je souhaitais. Je n’ai jamais été victime de sténotypes du genre », se rappelle Émilie Fer, ancienne sportive de haut niveau en canoë-kayak, championne olympique en 2012 à Londres et du monde en 2013 à Prague. «C’est du sport. Que vous soyez un homme ou une femme, tout le monde a le droit de pratiquer la discipline qu’il souhaite », rappelle Françoise Sauvageot, présidente de la commission « vie associativ­e » du Comité national et sportif français (CNOSF). Des stéréotype­s. Il y en aura toujours. Cependant, les mentalités évoluent.

Gouvernanc­e

Les femmes ont un accès au sport, c’est indéniable, mais qu’en est-il de leur place dans les fonctions dirigeante­s? Comme l’a rappelé Claude Boli, historien, sociologue, directeur du départemen­t scientifiq­ue du Musée national du sport à Nice, « les femmes ont commencé à intégrer des postes à responsabi­lité dans les grandes instances du sport, seulement à la fin des années quatre-vingt-dix. » Pour montrer qu’à la Fédération française de volley-ball on fait confiance aux femmes, Eric Tanguy son président, raconte une anecdote. « Lorsque je cherchais un Directeur technique national (DTN), douze hommes se sont présentés au poste contre deux femmes seulement. J’ai choisi de prendre une femme. Elle est très compétente et a toutes les qualités que je cherchais. » Comme en politique, faudrait-il imposer la parité ? La question est légitime. Céline Lassaigne, entraîneus­e et ancienne sportive de haut niveau en softball, « n’éprouve aucun complexe à travailler avec des hommes », car pour elle, «la mixité, c’est le meilleur des mondes possibles ».

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(DR) Que ce soit au niveau départemen­tal, régional ou national, de nombreuses actions sont menées pour qu’il y ait une réelle égalité entre les hommes et les femmes dans le sport.

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