Nicolas Bay: «L’Union est antidémocratique»
Patron du groupe du Rassemblement national au Parlement européen, vice-président du parti, Nicolas Bay animera une réunion publique aujourd’hui à 16 h 30 à l’hôtel Westminster à Nice. Il est l’une des têtes de liste potentielles du RN pour les européennes…
A Salzbourg, Emmanuel Macron a appelé à muscler Frontex, à prévenir les départs en lien avec les pays africains, à accélérer le retour des clandestins. Ça devrait vous convenir ? Le problème, c’est la distorsion entre le discours et les actes. Macron n’a pris aucune mesure pour expulser les clandestins déboutés du droit d’asile et, avec le gouvernement socialiste espagnol, il est peut-être le seul à défendre l’idée qu’il faut laisser entrer les migrants sur le sol européen pour traiter leur demande d’asile sur place. Or, on est dans un contexte d’invasion si massive et si incontrôlée qu’il faut augmenter les protections aux frontières, nationales et extérieures.
Marine Le Pen veut rebâtir l’Europe en s’appuyant sur les nations. A travers quels types de coopération ? L’UE a deux grands défauts : elle est antidémocratique dans son fonctionnement, avec une Commission punitive, opaque, qui décide de tout à la place des peuples. Elle est aussi défaillante dans ses grandes orientations, puisqu’elle ne protège ni l’identité, ni la sécurité des nations, ni leur économie. Elle organise au contraire la concurrence déloyale, à l’extérieur avec le libre-échange, à l’intérieur avec le travail détaché. Nous défendons une Europe des nations et des protections, plus démocratique par le biais de coopérations interétatiques et de grandes coopérations pour relever les défis majeurs de demain, sur les frontières, l’énergie, la sécurité alimentaire… Vous tapez dur sur LR. Vous craignez que Wauquiez vous pique vos électeurs ? Au vu de la situation dans laquelle il se trouve, nous n’avons aucune inquiétude ! Mais nous sommes dans une période de clarification. Deux visions s’opposeront aux européennes : celle de Macron qui veut aller encore plus loin dans le fédéralisme, la dérégulation, la suppression des protections. Et la nôtre, qui vise à défendre l’Europe des nations. Il n’y aura pas de place pour les ambiguïtés. Le problème des Républicains, c’est de dire à Paris le contraire de ce qu’ils font à Bruxelles. On l’a vu sur les traités de libre-échange ou la Hongrie, pour laquelle ils n’ont pas tous voté pareil. C’est la cacophonie totale. Enfermés à Bruxelles dans la logique fédérale, ils tiennent à Paris un discours souverainiste sans crédibilité. Nous aurons une ligne de rassemblement avec des personnalités venant d’autres partis, voire de la société civile. Dans cette logique, on pourrait même, pourquoi pas, avoir une tête de liste qui ne vienne pas du RN… Si elle est issue de nos rangs, je ne pense pas être le moins compétent. Nos mises en examen relèvent d’une attaque de magistrats politisés. Nous récusons les accusations et les Français sont lucides sur cette instrumentalisation de la justice.