Une droite de la mesure
Son premier livre, en , s’intitulait La Vérité sur le programme du Front national. Maël de Calan poursuit dans la même veine avec La Tentation populiste. Le quasi-quadra breton, qui fut candidat à la présidence de LR, s’y émeut de « l’essor du populisme, maladie de la démocratie qui ne marque pas le grand retour du peuple mais sa manipulation par le mensonge ». Son essai, dit-il, « est un manuel de combat pour convaincre la droite de résister à la tentation populiste, tout en défendant fièrement ses idées ». Maël de Calan le précise d’emblée, il est de droite, avec tout ce que cela implique en matière de liberté, de travail, voire de conservatisme. Il s’afflige pourtant de ne plus reconnaître certains de ses amis, fustigeant « une parole publique de plus en plus vulgaire et agressive, au motif qu’il faudrait dire les choses ». L’élu finistérien convient que le vote contestataire ne manque pas de raisons : angoisse identitaire, insécurité économique et peur du déclassement, Etat impuissant, personnel politique décrédibilisé… Il tacle Wauquiez mais aussi Sarkozy, incite la droite à ne pas ignorer les constats de Thomas Piketty sur la concentration des richesses aux mains de quelques-uns, pour prôner un engagement basé sur « l’éthique et la sincérité », qui sorte la politique du machiavélisme où elle s’est abîmée. S’il persiste à croire le clivage gauche - droite « indépassable », il préconise une droite « d’exigence et de sérieux, de réforme pour créer des richesses tout en gardant un haut niveau de protection sociale et qui n’hésite pas à durcir sa politique pénale ». Cela, en bannissant tout rapprochement avec l’extrême droite. « Il marquerait la mort de la droite, qui y perdrait son âme et sa raison d’être. »
La Tentation populiste, Editions de L’Observatoire, 136 pages, 14 euros.