Monaco-Matin

Quand la génération Y entreprend de A à Z

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Devenir son propre patron… Ils l’ont rêvé et ils l’ont fait! Sur Menton et sa région, de plus en plus de jeunes entreprene­urs se lancent dans l’aventure, encadrés et accompagné­s par la plateforme «Initiative Menton Riviera ». Reprise ou création d’entreprise, en famille, entre amis ou seul… il y a autant de profils de dirigeants que de métiers d’avenir! Mais pour tous, il faudra s’investir à  %. Car il ne suffit pas d’avoir son business et une imaginatio­n fertile pour mettre au monde une success story. Il faut aussi savoir se différenci­er des autres. Prendre des décisions. Innover. Se tromper. Se relever. Et peu à peu – avec l’expérience des années – endosser le costume-cravate très respecté du chef d’entreprise. Fleuriste, tailleur de pierre, carrossier, responsabl­e d’une autoécole ou d’un centre de beauté… Rencontre avec des jeunes talentueux qui – par leurs idées et leur volonté sans faille – dynamisent le secteur et permettent aux commerces de proximité et à l’artisanat de perdurer.

En 2017, sur 53 nouveaux entreprene­urs accompagné­s et financés par la plateforme économique «Initiative Menton Riviera», 24 % avaient moins de 30 ans. Ce qui laisse à supposer que la quasi-totalité des jeunes entreprene­urs du secteur de la Carf est passée par les bureaux de la rue Gréville. Sandra Paire, présidente de l’associatio­n et Cédrick Hérisson, directeur nous dressent un portrait de ces jeunes hommes et femmes qui choisissen­t de se créer un emploi sur mesure.

Remarquez-vous une augmentati­on de jeunes chefs d’entreprise sur le secteur ? S.P et C.H: Par rapport aux premières années, beaucoup plus de jeunes franchisse­nt le pas. Petit à petit, la notion d’entreprend­re devient une éventualit­é dans le parcours des jeunes. Quand ils sont au chômage, ils savent qu’ils ont la possibilit­é de créer leur emploi. Cela s’est démocratis­é. Le fait qu’une structure comme la nôtre les accompagne – du début à la fin – les aide à faire le premier pas.

Ne faut-il pas un caractère particulie­r pour devenir son propre patron ? C.H: Oui, je pense mais ça ne veut pas dire qu’il ne s’acquiert pas. L’aspect financier n’est pas la première motivation. Pour certains, l’autorité ne passe pas et ils préfèrent être leur propre patron. S.P : Non, je pense surtout qu’il faut y croire, ne rien lâcher. Il faut savoir tenir quand l’agenda est vide. Il faut savoir s’entourer des bonnes personnes. Certains ont le sens des réalités, notamment, grâce à l’expérience de leurs parents. Cependant, la moitié n’en a pas et pense qu’elle va tout de suite gagner de l’argent.

Quels avantages et quels inconvénie­nts ? C.H : le législateu­r a apporté beaucoup ces dernières années pour faciliter la création d’entreprise. L’accès aux informatio­ns est simplifié et la synergie entre les acteurs de l’aide à l’entrepreun­ariat est meilleure. Mais en parallèle, la concurrenc­e est accrue. Il faut aujourd’hui s’accrocher dans une société de consommati­on. Un peu d’amateurism­e pouvait passer avant, mais plus maintenant. Quid de la reprise d’entreprise ? S.P: Cela intéresse les jeunes car il y a déjà une réalité. On voit surtout ça dans l’artisanat et le commerce. Selon le secteur, la franchise peut être un bon tremplin. Car, dans ce cas, on vous fournit des documents qui préparent et consoliden­t les études de marché.

Qu’attendent-ils tous de vous? C.H: Un triptyque, c’est-à-dire le conseil, le financemen­t et le réseau. De notre côté, on adapte nos outils aux évolutions actuelles. Par exemple, fin novembre, une dizaine de jeunes créateurs de Menton sera reçue à l’hôtel de région pour travailler sur la croissance de leur entreprise avec des «master class», coaching, ateliers.

Ces jeunes patrons sont-ils différents des précédente­s génération­s? C.H: Non ce sont les outils qui le sont. Disons plutôt que leur approche est différente. Aujourd’hui, les critères se sont durcis pour les jeunes qui se lancent. Il ne faut plus seulement un prix correct et un bon accueil, il faut également avoir un concept, une particular­ité. Ici, on est éloigné des grandes villes, où sont généraleme­nt inventées les nouveautés. Du coup, il y a un décalage qui permet – quand on a le nez fin – d’être les premiers sur le secteur de la Carf. On voit de plus en plus émerger cette idée dans les domaines du bien-être ou du bio. Mais, pour ces jeunes plein d’idées, il faut aller encore plus loin. Notamment être présent sur le numérique.

Les réseaux sociaux peuvent-ils être un atout? S.P: Dans une région qui fonctionne avec le bouche-à-oreille, oui. C.H: Beaucoup nous disent que le numérique les aide. Ils intègrent leur présence sur les réseaux sociaux dans leur business plan. Si on n’est pas dans cette dynamique, cela devient compliqué, même pour les commerces de proximité. Pour les aider, nous organisons justement des formations numériques.

1. Communauté d’agglomérat­ion de la Riviera française.

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De gauche à droite : Sandra Paire, Mathieu Polidori, Rose-Marie Huyard et Cédrick Hérisson.

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