Solidarité et tensions rythment leur quotidien
« Coupé de tout » ; « rien n’a été fait ». Jacques Denaix rejette de tels propos. Le président de l’association des « Déroutés de Sospel » liste ce qui a été entrepris depuis ce funeste 14 avril dernier : « L’hélicoptère de secours intervient sans discuter ; 18 véhicules ont été héliportés ; internet a été reconnecté ; les sentiers ont été nettoyés et améliorés ; des containers pour différents besoins ont été installés au pied des chemins ».
Et de poursuivre : « Des solutions pour les courses sont en place ; une formation pour emploi d’extincteur a été faite ; nous organisons des prêts d’outils, engins et ressources. » Jacques Denaix cite bien des choses encore, en rajoutant le « soutien d’enseignes locales et de la mairie ». Un quotidien lourd et compliqué
Jacques Denaix confirme toutefois que le quotidien des « déroutés » est particulièrement lourd et compliqué, loin d’être bucolique. « L’association va s’enquérir des ressentis qui ne sont pas les mêmes qu’il y a près de six mois. Mais pour conserver la cohésion, il faut des propositions et non des revendications. » Le président des Déroutés, qui ne compte plus ses heures de travail pour son entreprise et pour l’association, entend le retour qui lui est fait sur la tension exacerbée, voire quelquefois violente. Certains déroutés dénoncent même des « menaces, injures et pressions » entre voisins. Notamment depuis la mise en fonction d’une piste privée à usage très restreint qui a cristallisé des divisions. Bonne volonté et solution potentiellement collective pour les uns, gestion bancale et intérêts personnels légitimés dans un second temps pour d’autres. « Nous sommes passés sûrement à côté de certains cas, admet Jacque Denaix. Mais l’association est là par et pour tous afin d’essayer de rendre le quotidien moins difficile. Quand on unit nos forces, on peut faire des miracles que l’on est bien incapable de réaliser individuellement. »