ÉLITE JOURNÉE) Antibes ne décolle pas...
Hier soir à l’AzurArena, les Sharks ne se sont jamais vraiment remis d’un deuxième quart-temps compliqué. Battus par une équipe du Mans opportuniste (78-92), les Antibois sont dans le dur
Si certains en doutaient, Antibes est bel et bien dans le dur après seulement trois matchs de championnat. Ce n’est pas faute d’essayer. De combattre. De charbonner en espérant deviner l’esquisse d’un scénario favorable. Mais les Sharks semblent pour le moment trop limités pour rivaliser avec les équipes qui leur sont proposées, à l’image du Mans hier soir à l’AzurArena. La formation antiboise a parfois ouvert des trous béants dans la peinture que les Manceaux n’ont pas directement su sanctionner. Les joueurs de Julien Espinosa ont d’ailleurs eu le mérite de se montrer dominateurs au rebond pour éviter aux gâchettes du MSB de régler la mire d’entrée. Toujours ça de pris. Après dix minutes jouées sans grand rythme, la bande à Max Kouguère a donc pu rester au contact (21-22) pour tenter de se rassurer après la gifle reçue trois jours plus tôt à l’ASVEL (91-60).
Partis de trop loin
Mais si Trevor Thompson s’est montré adroit lors des sept premières minutes, Fernando Raposo a peiné à maintenir la même cadence et le rookie a rapidement repris sa place sur le parquet. Le problème, c’est que le jeune pivot US peut tout aussi bien se distinguer par des tirs longue distance bien sentis que par des relâchements coupables et malvenus. Un peu à l’image de l’équipe, en fait. Du coup, le MSB ne s’est pas fait prier pour mettre un coup d’accélérateur et prendre dix longueurs d’avance sur des Sharks plongés en eaux troubles (29-39, 16e). Pas aidée par un combo défense perturbée-attaque
grippée, l’escouade azuréenne n’a pas réussi à accrocher le wagon manceau. Même le T3 désespéré de Danny Gibson au buzzer n’a pas permis de limiter la casse à la pause (3950). La fin d’un deuxième quart-temps déjà rédhibitoire.
Dans la grisaille antiboise, seul le Letton Aigars Skele s’est montré au niveau avec du rythme et plusieurs inspirations bienvenues (5 passes et 5 rebonds à la mitemps). Un peu plus conquérants et incisifs au retour des vestiaires, les coéquipiers de Paul Rigot ont commencé
par stopper l’hémorragie pour essayer de recoller à une distance plus respectable (54-61, 26e). Un enthousiasme douché dans la foulée par des Manceaux opportunistes et toujours prêts à sanctionner par les gâchettes nommées Bigote, Eito ou Clark, 49 points à eux trois. Le Mans à la baguette et Antibes qui cravache : le scénario s’est étiré de la même façon jusqu’au terme du troisième quart (58-71) et l’horizon s’est encore un peu plus bouché pour des Sharks désabusés. Agacé par certaines décisions arbitrales couplées à l’impuissance de son équipe, l’entraîneur Julien Espinosa a même été renvoyé aux vestiaires pour une faute antisportive quelques minutes plus tard (34e). L’électrochoc comme dernier espoir ? Même pas ! Le Mans a tranquillement géré pour maintenir les Sharks sous l’eau. Comme depuis le début d’une saison pénible qui commence à se dessiner…
Il a dit Julien Espinosa (coach Antibes) : « Notre niveau d’investissement est fluctuant. Il faut remédier à ça, gagner en sérénité, fabriquer une confiance. C’est mental en même temps que c’est technique. L’arbitrage ? Je n’aime pas me positionner en victime. [...] Si on fait le décompte des heures passées au travail, je ne vois pas un arbitre qui peut nous regarder de haut. Le revenu, le loyer, la femme, les enfants dépendent uniquement de ce qu’il se passe le samedi soir. Le respect de l’autorité, c’est dans les deux sens. »