Une magistrate « de très grande valeur »
Un baptême du feu pour Sylvie Petit-Leclair, installée comme procureure générale au cours de l’audience solennelle de rentrée des cours et tribunaux. Après une nomination en juillet dernier et une prise de fonctions début septembre, la désormais ex-procureure générale près la cour d’appel de Caen a découvert le décorum de la justice monégasque dans son ensemble, hier matin. « Je pourrais vous dire que l’audience est très longue, beaucoup plus qu’en France, mais j’ai beaucoup apprécié sa solennité », confie-t-elle au terme du rendez-vous. Pour cette native de Lorraine, âgée ans, diplômée d’une maîtrise de droit privé de l’université de Nancy et de l’école de la magistrature, cette position en Principauté est un nouveau pas professionnel. Sylvie PetitLeclair a occupé des postes au début de sa carrière au sein du parquet général de Paris, puis à Châteaudun, à Sannois, à Vanves. Elle fut ensuite procureure de la République adjointe près le tribunal de grande instance de Versailles. La magistrate possède également une solide expérience internationale. Nommée notamment magistrat de liaison aux Pays-Bas entre et et au Royaume-Uni, de à . Par la suite, elle a été membre national pour la France, de à , d’Eurojust, l’unité de coopération judiciaire de l’Union européenne. Avant de rejoindre la cour d’appel de Caen en Normandie, en , dernier poste occupé avant d’arriver en Principauté. Un parallèle qu’elle a justement évoqué dans son discours devant le souverain en rappelant le lien entre Granville en Normandie et Monaco, dirigés en leur temps par le même homme, le prince Jacques Ier, comte de Matignon. Sur le fond, celle qui succède à Jacques Dorémieux dans les habits de procureur général a fait montre de son attachement à la justice qu’elle décrit comme un « arbitre où vient se réfugier la quête de droit » et son engagement envers ses équipes. « Je m’opposerai par principe à toute critique des magistrats du siège, à toute remise en cause de leur travail et à toute velléité d’entrave à l’exercice de leurs prérogatives qui ne seraient fondées que sur une position idéologique ou une posture dogmatique. » Une position qui lui a valu d’être accueillie dans la famille judiciaire monégasque en des termes élogieux, hier matin, par le procureur général adjoint, Hervé Poinot, qui a prononcé son discours d’installation. Mais aussi par la première présidente de la Cour d’appel, Brigitte GrindaGambarini, qui voit en elle « une remarquable juriste, une technicienne du parquet particulièrement expérimentée et un magistrat de très grande valeur ». Et d’ajouter : « Nous avons déjà prévu de travailler en tentant de concilier efficacité, collaboration, pragmatisme et bien entendu humanisme. » (Photo Michael Alesi / Dir. Com.)