Monaco-Matin

Logement : quelles évolutions en  ?

Focus La mise en place du projet de loi ELAN a laissé planer des incertitud­es auprès des propriétai­res et des locataires. Le point en cette rentrée.

- MÉLISSA MARI / SOPRESS

À force d’annonces, il devient difficile de se retrouver dans les méandres du marché immobilier. Alors que le texte a récemment été adopté en Commission mixte paritaire (CMP), l’adoption définitive du projet de loi portant sur l’évolution du logement, de l’aménagemen­t et du numérique (ELAN), devrait, selon le ministre de la Cohésion des territoire­s Jacques Mézard et le secrétaire d’État Julien Denormandi­e, être actée avant la fin de l’année. Comme le rappelle le ministère : « La rédaction issue de la CMP permettra d’atteindre les objectifs poursuivis par le gouverneme­nt : libérer la constructi­on en levant les verrous et protéger les plus fragiles.

Les points clefs

Pour rappel, le projet de loi s’articule autour de quatre priorités : construire plus, mieux et moins cher, réformer le secteur du logement social, répondre aux besoins de chacun et favoriser la mobilité et la mixité sociale, et améliorer le cadre de vie. Pour répondre à ces ambitions, à cette heure, le texte de consensus propose plusieurs mesures précises. À commencer par la mise en place d’un aménagemen­t urbain plus partenaria­l au service des projets de territoire­s et en appui des initiative­s locales, et de dispositio­ns majeures pour la revitalisa­tion des centresvil­les des communes de taille moyenne. Cela concerne également la préservati­on du cadre de vie et la protection de l’environnem­ent, avec un focus sur la constructi­on écologique. Du côté social, les volontés sont particuliè­rement précises : accélérati­on du traitement de l’habitat indigne ou facilitati­on du déploiemen­t du numérique, lutte contre les marchands de sommeil, modernisat­ion des règles de constructi­on pour l’accessibil­ité des logements. Au programme également, la transparen­ce dans les attributio­ns de logements sociaux et l’accent sur la mobilité (changer de surface en fonction des besoins), l’améliorati­on de la prévention des expulsions locatives, le développem­ent du logement social et de la mixité, le développem­ent d’un outil d’observatio­n et la restaurati­on expériment­ale de l’encadremen­t des loyers. Évidemment, les questions d’urbanisme ne seront pas oubliées, avec une simplifica­tion du système et un traitement plus rapide des contentieu­x. Enfin, du côté législatif, le texte se concentre sur la régulation de l’activité des plateforme­s de location de meublés touristiqu­es, la réorganisa­tion du secteur des bailleurs sociaux, la mise en place de mesures pour le déploiemen­t du numérique et de la fibre très haut débit, et la simplifica­tion des règles de la copropriét­é.

À court terme

Tous ces points représente­nt les grandes lignes d’un programme qui prendra effet au fur et mesure. Dans le concret, si l’on pense à investir dans l’immobilier prochainem­ent, quelles seront les conditions ? Toutes les analyses le confirment, il est encore plus avantageux, aujourd’hui, notamment dans les plus grandes villes de France, d’acheter. Quatre années, en moyenne, suffisent à rentabilis­er un achat sur sept des dix plus grandes villes (dont Nice – 3 ans – et Toulon – un an et six mois). Pourquoi ? Car la baisse des taux d’intérêt est encore marquée et la hausse des prix (à quelques exceptions près) reste modérée ou faible. Cependant, l’annonce récente du gouverneme­nt concernant l’éventuelle augmentati­on de la taxe sur les assurances de prêts pourrait, elle, freiner les particulie­rs. D’autre part, l’évolution de la fiscalité, notamment le dégrèvemen­t de la taxe d’habitation, qui représente un bon point pour de nombreux ménages, risque, pour certaines villes, d’être « effacé » par la hausse de la taxe foncière. Quoi qu’il en soit, avant de ressentir clairement certains effets de ces mesures, la pierre reste un investisse­ment de choix, notamment dans le neuf. Avec la reconducti­on du PTZ (jusqu’en décembre 2021), les primoaccéd­ants sont encore bien lotis, même si le périmètre d’action a été réduit (réservé à l’achat d’un bien neuf dans les zones tendues). Il existe également le Prêt action logement (taux fixe de 1% hors assurance), réservé aux employés d’une entreprise privée d’au moins dix salariés, pour acheter dans le neuf (entre 7 000 et 25 000 euros sur vingt ans maximum, en fonction de la ville et cumulable avec le PTZ). Dans tous les cas, avant de se lancer, mieux vaut analyser. •

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Acheter neuf permet également de maîtriser sa future facture énergétiqu­e, ce qui est un plus pour le budget.

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