Monaco-Matin

« Cliiink » : le tri du verre récompensé

Depuis septembre, 37 bornes vertes publiques sont équipées d’un comptage intelligen­t. Un verre trié vaut un point. À utiliser, ensuite, pour faire un don ou bénéficier d’une offre commercial­e

- THIBAUT PARAT

Cliiink». Le bruit du verre qui s’entrechoqu­e. Ou celui du jackpot qui vient de tomber à point nommé. L’onomatopée a inspiré un concept qui allie ces deux perception­s. «Cliiink», ou comment récompense­r les bonnes âmes écolo qui trient le verre. Depuis le 1er septembre, 37 bornes vertes publiques, disséminée­s aux quatre coins de la Principaut­é, sont équipées d’un comptage intelligen­t fixé sur l’opercule de collecte des récipients. Et le principe est enfantin. Dès lors qu’on possède un smartphone ou la carte «Cliiink» adéquate (lire ci-contre), un verre jeté vaut un point. Quelle que soit sa taille. «Des bouteilles, des bocaux de confiture, des pots pour bébé, liste Jean-Marc Toubiana, président de « Terradona », société aixoise initiatric­e du projet en collaborat­ion avec la Direction de l’aménagemen­t urbain (DAU) et la Société monégasque d’assainisse­ment (SMA). En revanche, la vaisselle, la porcelaine, la céramique et les verres spéciaux comme les miroirs ou les ampoules ne se recyclent pas. Et il n’est pas possible de frauder en mettant du plastique. Des capteurs associés à un algorithme de traitement permettent de connaître la nature de l’emballage.»

 foyers inscrits

Et les points cumulés permettent de bénéficier d’offres séduisante­s chez cinquante commerçant­s de Monaco, à ce jour. Du commerce de proximité en passant par les enseignes nationales. Ici et là, de 5 à 40 % de remise, logiquemen­t proportion­nelle au nombre de verres jetés. Mieux encore, il est possible de faire des dons caritatifs à des associatio­ns comme Semeurs d’espoir, associatio­n locale venant en aide aux plus démunis, ou la Ligue contre le Cancer 06. « En septembre, mois de mise en place, 500 foyers se sont inscrits et 28615 dépôts connectés ont été comptabili­sés», détaille Laurence Marty, chef de section Propreté et déchets à la DAU, pour qui le projet coûte 200000 euros par an. «En France, des études montrent que 45 % des gens ne trient pas ou peu, commente Jean-Marc Toubiana. Soit on dit qu’on s’en fiche, soit on leur donne une bonne raison de trier, en plus de la sensibilis­ation. Là, ils peuvent augmenter leur pouvoir d’achat, accéder à la culture, faire un don. Et cela ne demande qu’un geste.» Autre intérêt de la technologi­e: connaître, en temps réel, le taux de remplissag­e de la borne grâce aux capteurs. «La SMA reçoit une alerte lorsque 75 %sontrempli­s.Ellepeutai­nsioptimis­er la collecte et éviter des trajets inutiles», poursuit Laurence Marty. Surtout quand on sait que la Principaut­é a collecté, en 2017, 1638 tonnes de verre. En France, la technologi­e devrait s’étendre à d’autres déchets recyclable­s comme les canettes ou les plastiques. Pour bientôt à Monaco? (1)Leconcepte­stdéjàopér­ationnelà Grasse,Lens,Cannes, CabourgenN­ormandie,Grenobleet­danslesudd’Avignon.

 ??  ??
 ?? (Photos Jean-François Ottonello) ?? Le concept « Cliiink » peut être utilisé avec une carte...
(Photos Jean-François Ottonello) Le concept « Cliiink » peut être utilisé avec une carte...

Newspapers in French

Newspapers from Monaco