Logements: «Il faut décider vite»
Des logements sur le centre commercial de Fontvieille, est-ce crédible ?
S.V. : C’est d’autant plus crédible que cela avait déjà été fait lors de la construction initiale du centre commercial ! Pour nous, après de trop nombreuses décisions de ne pas construire de logements domaniaux sur de grands projets structurants, tels que l’extension en mer ou encore l’entrée de ville au Jardin exotique, il n’est pas envisageable, comme le voulait le gouvernement, de ne pas profiter de cette restructuration du centre commercial de Fontvieille pour naturellement construire des logements domaniaux sur un site optimal.
B.S. : On peut discuter de la taille, du nombre et de l’emplacement, mais il en faut, c’est une évidence. Même si ce sera plutôt un sujet qui concernera le budget primitif , nous devions tout de suite nous positionner, surtout quand on sait qu’il y aura près de familles en attente lors de la prochaine commission d’attribution, pour seulement logements disponibles environ.
Huit cents logements domaniaux en cinq ans, n’est-ce pas trop ? S.V. : C’est le nombre nécessaire pour bien loger toutes les familles monégasques dont la situation le justifie dans les cinq ans. Nous avons hérité d’une situation de pénurie d’environ logements, constatée après la dernière livraison importante, celle de l’Engelin. Or, nous savons d’expérience qu’il faut environ logements neufs construits chaque année pour faire face aux besoins. Pour nous, le logement est la priorité absolue de cette mandature. Nous demandons le démarrage dès l’an prochain du Grand Ida, avec logements neufs, après un accord que le gouvernement doit impérativement trouver avec les derniers propriétaires, ceux de la villa Les Platanes. Avec Balthazar Seydoux, nous les avons reçus à leur demande : une négociation semble à la portée de l’État, si le gouvernement y met du sien. Et puis il y a les opérations de Testimonio II ( appartements prévus pour ) et de Testimonio III, où avec une plus large emprise foncière, on pourrait construire jusqu’à logements. Mais il faut décider vite et se donner les moyens de démarrer rapidement. Enfin, en plus de la surélévation d’Apolline et du projet sur le nouveau centre commercial, il y a plusieurs nouvelles opérations intermédiaires de taille plus modeste, que nous voulons engager. B.S. : Je note que les propriétaires de la villa Les Platanes, dernier point de blocage pour démarrer le Grand Ida, n’avaient pas reçu d’offre du département des finances depuis deux ans. Or, et nous l’avons dit au gouvernement, nous préférons bien sûr toujours une négociation amiable. Lorsqu’on impose une vente à des propriétaires, il faut leur payer le juste prix et même un peu au-delà. L’utilisation de l’expropriation pour cause d’utilité publique est le
recours ultime pour défendre l’intérêt général, quand l’État est pris en otage face à des demandes extravagantes et peu scrupuleuses, qui peuvent empêcher le lancement de ces projets d’importance nationale.
Il faut pouvoir être logé mais aussi vivre tranquille. La rénovation du Louis-II a ainsi quelque peu exaspéré le voisinage… S.V. : Le stade Louis-II est la plus importante infrastructure sportive de la Principauté, mais elle est désormais obsolète sur de nombreux points. Oui, il faut faire des loges pour s’adapter à l’évolution du football moderne ; oui, il fallait refaire la piscine ; oui, il faut accompagner les développements liés aux performances de notre club de basket. Il faut aussi penser aux bureaux et rénover les locaux
utilisés par toutes les associations du sport amateur. Si sa restructuration dans le temps est nécessaire, le chantier ne respecte pas suffisamment le voisinage, c’est insupportable pour les riverains et cela doit changer. Pour ce qui concerne le centre de performance de l’ASM Football à La Turbie, justement payé par le club, cela suit la logique des grands clubs européens qui se dotent d’équipements attractifs pour attirer les meilleurs joueurs. B.S. : Il faut faire de ce chantier au long cours un exemple. En limitant les bruits par des technologies modernes, en informant et en protégeant les riverains des Eucalyptus en particulier, qui ont souffert tout l’été des nuisances sonores, sans climatisation et supportant des amplitudes horaires de chantier absolument indécentes.