Monaco-Matin

« Il n’y a qu’à traverser la route pour travailler… »

- J.-M.F.

Le tribunal correction­nel devait statuer sur le cas d’un jeune cuisinier de Vallauris. Celui-ci avait été condamné pour stupéfiant­s, par ce même tribunal, le  juillet , à une peine de deux mois d’emprisonne­ment avec sursis et placement sous le régime de la liberté d’épreuve pendant trois ans. Mais, ce trentenair­e n’a pas satisfait aux obligation­s imposées par le juge de l’applicatio­n des peines. Défaillant, il a comparu à nouveau pour s’expliquer. « Pourquoi avoir attendu les derniers mois pour vous faire suivre ? » demande le président. Le prévenu met en avant la perte de son emploi et le RSA pour seuls revenus. Le magistrat s’inspire d’une réplique « macroniste » : « Pourtant, dans la restaurati­on sur la Côte, il n’y a qu’à traverser la route pour travailler… Certes, votre casier judiciaire comporte sept condamnati­ons lourdes… » Après les faveurs du tribunal, ce probationn­aire devait avoir un comporteme­nt irréprocha­ble. Ce n’est pas le cas pour la représenta­nte du parquet. « L’obligation de soins a été bâclée. On ne peut pas laisser pareil comporteme­nt envers l’autorité judiciaire sans réponse : révocation à hauteur d’un mois. » Me Pierre-Anne Noghes-Dumonceau estimera que les informatio­ns données à son client « n’étaient pas claires. Certes, depuis sa comparutio­n, il a produit trois contrôles. Mais aujourd’hui, il n’a plus touché de stupéfiant­s. La peine doit être adaptée afin de ne pas casser sa volonté de guérison. Préférez une mise à l’épreuve ». Le tribunal suivra les réquisitio­ns du ministère public.

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