L’ahurissante intervention de «M. gendre»
La cour d’assises d’Aix-en-Provence a été frappée, hier matin, d’une sidération confinant au malaise, voire au haut-le-coeur. « C’est ignominieux », a glissé Me Gérard Baudoux, l’un des avocats de Gildo Pastor, fils de la victime, à l’interruption d’audience. « Monsieur gendre », alias Wojciech Janowski, a en effet demandé la parole, à la surprise générale, vers 9h45. Ce quart d’heure d’intervention, accordé par le président de la cour d’assises, devait être consacré à ses affaires financières. Depuis le début du procès, cet aspect préoccupe l’accusé au plus haut point. En ce mercredi, le banc de Me Eric Dupond-Moretti et de Me Luc Febbraro, ses avocats, est vide. Une collaboratrice représente la défense. Depuis la diffusion devant la cour d’assises de l’enregistrement vidéo des aveux – venant dynamiter la théorie de Wojciech Janowski sur une prétendue maltraitance lors de sa garde à vue – le ténor s’est montré discret. Prenant la parole, avec un « Merci monsieur le président» obséquieux, Wojciech Janowski tient de prime abord la feuille de route annoncée. Malgré l’incongruité de la déclaration, il revient sur le prix du yacht acheté avec sa compagne. « Le prix catalogue était 5,4 millions hors taxe. J’ai négocié le prix du bateau et je l’ai redescendu en dessous de quatre millions d’euros. Dans ces quatre millions d’euros vous avez tous les extras. Car Sylvia a complètement changé le bateau, le système de navigation, le cockpit, la distribution des pièces. » Le malaise est palpable. Janowski parle yachts, mais il a en face de lui les victimes d’un double assassinat. Dont sa propre belle-mère. La suite va glacer le public. Soudain, Janowski se met à donner une appréciation sur chaque partie civile. Les familles des victimes. Gildo Pallanca Pastor ? [fils de la victime, ndlr] « Je l’ai connu, il avait dix-neuf ans, un jeune homme en pleine santé, d’une grande intelligence, d’une grande capacité, il vivait sa passion des voitures.» «Monsieur gendre» a sorti la brosse à reluire. Wojciech Janowski égrène ensuite les noms des parties civiles, laissant éclater sa haine de l’une d’elles – que nous ne citerons pas ici – l’accusant d’actes atroces. Un « oohh » réprobateur monte de la salle. Aussi dément que cela puisse paraître, à sept jours du verdict, cet homme accusé d’assassinat démolit la réputation des parties civiles. Qu’il soit innocent ou coupable, la saillie apparaît déplacée, voire insensée. La salle d’audience retient son souffle. Le président, Pascal Guichard, intervient : « Cela fait déjà quinze minutes que nous vous entendons donner des appréciations sur les parties civiles. C’est un peu difficile pour elles. » Mais Wojciech Janowski n’en a cure. Il évoque alors ceux qui sont « dans la cage », «l’aquarium»: le box des accusés. Affirme que Dauriac avait une très grosse somme d’argent, non déclarée, dont il ne savait que faire. Le coach lui aurait demandé conseil. Au terme de quatre ans d’instruction et d’un mois d’audience, c’est nouveau. Trop c’est trop pour le président : « M. Janowski, vous ne tenez pas vos engagements, regagnez votre place ! » Me Baudoux :
« Cette remise de prix avait quelque chose d’indécent. » Il questionne Janowski. Durant l’enquête, n’avait-il pas «chargé» Gildo Pallanca Pastor ? - « Quand dites-vous la vérité ? », interroge alors l’avocat. - « Tout est vrai, rétorque Wojciech Janowski, fébrile. Tout Monaco, sûreté monégasque incluse, était convaincue que Gildo avait contacté Dauriac ou quelqu’un pour faire tuer sa mère. » La brosse à reluire est déjà remisée. La coupe estepleine. - M Baudoux : « Vous osez dire ça ? Il faudrait que vous soyez cohérent dans votre système de défense. »
- Wojciech Janowski d’une voix haut perchée : « Je suis très cohérent. »
Me Thomas Giaccardi, avocat de Gildo Pallanca Pastor, après avoir interrogé l’accusé sur une nouvelle contradiction, gronde : « Vous vous moquez du monde ! »
Le coach, Pascal Dauriac, invité à donner son avis sur ces nouvelles déclarations lâche : « C’est à vomir »
Interruption d’audience. La nausée a envahi les rangs des parties civiles. Le public refait le film de cette déclaration hors sol. Effondré, Gildo Pastor quitte la salle les yeux brillants.
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