Journal de Monaco du février
L’ancienne gare de Monaco
(DR) L’arrivu d’u camìn de ferru a Mùnegu à cuntribüiu per üna gran parte â purtentusa espansiùn ecunòmica d’u Principatu. U ràpidu prugressu de l’indüstria turìstica, d’u cumerçu e d’i mestiei d’arte an cuscì permëssu a u Prìncipu visiunari Carlu III de süprimà, u oetu de fevrà d’u , tasse e cuntribüçiue. Ün , u Prìncipu Rainiè III, cunstatandu che achëstu camìn de ferru fava perde preçiusi terrèn da bastì a Mùnegu, à urdunau d’u suterrà. Aiçò d’aiçì s’è fau ün due tape. A prima, a u levante, s’è terminà ün cun a demuliçiùn d’a gara de Munte Carlu ; a segunda, a u punente, s’è stesa da u a u . A veya gara de Mùnegu, batezà dopu u serrà d’a gara de Munte Carlu, gara Mùnegu-Munte Carlu, è stà serrà e üna noeva gara suterrana, traslucà ünsciü d’u valùn de Santa Devota, è stà inaugürà u sete de deçembre d’u . Lundi dernier [ octobre ], a eu lieu l’ouverture du chemin de fer de Nice à Monaco. Malgré une pluie diluvienne, cette première journée amena dans la Principauté voyageurs. Le lendemain et les jours suivants, le nombre des visiteurs s’est encore accru. Les trains, pris d’assaut à la gare de Nice, déposent quatre fois par jour à la gare de Monaco des foules de visiteurs amenés bien moins peut-être par l’attrait du pays déjà bien connu, qu’attirés par le désir de parcourir les premiers cette voie nouvelle si pittoresque, et que le génie de l’homme a si hardiment conquise sur un sol abrupt, semé d’obstacles qui au premier abord pouvaient paraître insurmontables ; ravins larges et profonds, montagnes inexpugnables, tout a été victorieusement franchi par la locomotive. La nouvelle voie de Nice à Monaco déroule son double ruban de rails au pied des dernières assises des Alpes maritimes, au bord de la mer, parmi les jardins de citronniers et d’orangers, les bois de caroubiers, d’oliviers et de pins. Parfois, c’est souvent qu’il faudrait dire, la montagne tombe à pic dans la mer et semble vouloir barrer le passage au train, mais la locomotive fait une longue trouée dans la montagne. Si les tunnels sont nombreux entre Nice et Monaco, on peut dire que ne le sont pas moins les ponts hardis, les tranchées profondes, les murs de soutènement énormes. Il serait superflu de faire ressortir tous les avantages que la Principauté retirera de l’ouverture de cette nouvelle voie. Désormais tous les voyageurs qui vont en Italie ont abandonné la route de la Corniche pour passer par Monaco. De nombreuses voitures, omnibus, diligences, courriers, circulent sur les routes de la Principauté et donnent à ce pays une vie, une animation inconnues jusqu’à ce jour…