Agressés pour une étoile de David à Nice? « Non, ce n’est pas un acte antisémite »
Quatre jeunes gens, tous mineurs, auraient été agressés dans le centre-ville de Nice par un groupe de cinq autres jeunes. Les faits se sont déroulés dans la nuit de vendredi à samedi, vers 3 heures du matin. Les agresseurs présumés, majeurs, ont été interpellés dans la foulée par des agents de la police municipale qui patrouillaient dans le secteur. Ils venaient d’être alertés par les victimes et ont été aidés par les opérateurs du centre de supervision urbain. Selon une source proche du dossier, ils auraient également filmé la scène... Remis à la police nationale, les jeunes majeurs ont été placés en garde à vue. Et les auditions étaient toujours en cours hier soir.
« Je ne peux tolérer de l’antisémitisme »
Mais que s’est-il vraiment passé ? Cette agression aurait un motif religieux, selon Christian Estrosi qui a immédiatement dénoncé un « acte antisémite ». L’une des victimes portait une étoile de David autour du cou. « L’agression de jeunes gens dans un acte de délinquance générale est déjà inacceptable mais quand cette agression est provoquée en raison d’une appartenance ou d’un signe religieux, elle devient insupportable. Je ne peux tolérer la montée de l’antisémitisme dans ma ville pas plus que dans mon pays », s’est révolté le maire de Nice. Mais le procureur de la République de Nice repousse le caractère antisémite des faits. Pour Jean-Michel Prêtre, « c’est une bagarre entre jeunes gens en état alcoolique, un vendredi soir ». Du grabuge avec des coups donnés entre mineurs et majeurs, « et il se trouve que les jeunes mineurs sont de confession juive », a-t-il fait valoir. Et le Procureur de poursuivre : « Ce qui ressort de manière très claire, c’est que cette bagarre n’a rien à voir avec la religion. » Avant de conclure : « Certes, il y a eu disparition d’une chaîne avec une étoile de David, mais on ne sait pas si elle a été perdue ou volée pendant les faits ».
Le Crif attend les conclusions de l’enquête
« Après l’agression d’une grande lâcheté dont des mineurs ont été l’objet, le Crif Sud Est remercie les forces de l’ordre pour leur intervention», a, de son côté, réagi Jérôme Culioli, président du Conseil représentatif des institutions juives de France pour le Sud Est. Il « attend avec beaucoup d’attention les conclusions de l’enquête ». Prudent, Jérôme Culioli poursuit : « La confirmation du caractère antisémite de cette agression devra avoir pour corollaire une réponse judiciaire à la hauteur du caractère inacceptable et insupportable, en France, de violences physiques assénées à des personnes simplement en raison de leur appartenance religieuse ». D’autant, ajoute-t-il, que « cette agression intervient dans un contexte de recrudescence des actes antisémites et de provocations devant des lieux de culte, qui ne saurait être davantage toléré ».