Un mois de prison avec sursis pour non représentation d’enfant
L’émancipation progressive des codes moraux engendre toujours plus de violence ! En témoigne l’affaire évoquée vendredi devant le tribunal correctionnel avec les conséquences tragiques pour un couple parti à vau-l’eau et aujourd’hui séparé ! Un ressortissant italien a comparu menotté pour non représentation d’enfant. Il est plutôt rare de voir une histoire de conflit parental aboutir à l’audience de flagrance ! Certes, les faits sont graves. Le lundi 8 octobre, ce chauffeur de 35 ans n’a pas respecté, en vertu d’une décision judiciaire, l’obligation de représenter l’enfant à l’autre parent. En l’occurrence, il a volontairement gardé avec lui son fils de deux ans et demi au lieu de le ramener à la crèche, où sa mère devait le récupérer en fin d’après-midi. À l’issue de la plainte de son ex-compagne, placé en garde à vue, le prévenu ne joue pas l’apaisement. La situation conflictuelle est même préoccupante. «Un enfant a deux parents, établit le président Florestan Bellinzona. Or, vous compliquez tout. C’est le problème… On n’avance pas ! » «Cette femme ne me remet pas les papiers d’identité de mon fils. Je veux avoir les mêmes droits que la mère… »
« C’est votre fils la véritable victime »
«Vous n’avez aucune autorité pour ne pas présenter l’enfant parce qu’elle ne vous restitue pas ces documents ! » « Je me ferai justice ! Certes, je n’aurais pas dû ! Mais j’ai eu raison de le faire… » « Vous êtes bien avancé : vos gardes et droit de visite sont suspendus. On tourne en rond ! Vous n’avez pas envie de comprendre! Vous vous mettez en tort, jusqu’à vous envoyer en prison en ne respectant pas l’ordonnance ». « Comme la mère ne respecte rien, j’en fais autant pour les décisions qui me concernent… » « Ce n’est pas votre seul dossier (Archive N.-M.)
que l’on traite aujourd’hui. Il y a un enfant. Votre attitude peut avoir des conséquences dramatiques pour votre fils. Il y a nécessité de restaurer le lien parental. » Le prévenu semble hermétique à toute compréhension. Il s’enferme dans un éternel rabâchage des raisons de ses agissements avec une conviction à sa plus grande puissance. Il a la certitude d’être dans son bon droit. Apprendra-t-il un jour qu’aimer, c’est aussi partager ? La partie civile, par la voix de Me Thomas Brezzo, rappelle l’insécurité affective importante de l’enfant et d’une mère qui vit un véritable calvaire. «Monsieur ne paie pas sa part contributive à l’éducation de l’enfant. C’est inadmissible de faire intervenir la police à la crèche. Il faut que ce conflit cesse. Vous voulez nuire à votre ex-compagne, mais c’est votre fils la véritable victime. Par votre attitude vous contrariez la volonté du juge et non de la mère. Nous demandons l’euro symbolique pour le préjudice et nous sollicitons la déchéance de son autorité parentale. » Le procureur général adjoint Hervé Poinot apparaît très inquiet face à cette situation et son évolution.
Le choix de la peine difficile
«Le juge tutélaire parle de comportement toxique et d’impact nocif avec des débats virulents aux audiences. Avec son esprit paranoïaque, Monsieur croit tout le monde contre lui. Rester 24 heures sans se manifester, c’est observer un comportement de toute puissance. Il est même prêt à mentir en prétextant une maladie en Italie… Le choix de la peine est difficile. Après deux jours d’incarcération, sa place n’est plus en prison. Car l’enfant a besoin d’un père qui le réconforte et le protège. » Il sera requis deux mois avec sursis et liberté d’épreuve pendant trois ans. Le tribunal réduira la peine à un mois assortie du sursis.