Ce qu’en pense la police nationale
« Notre regard a évolué, vu le contexte sécuritaire, et nous sommes plutôt favorables, mais vous vous doutez bien qu’il y a un... mais», entame Bruno Bartocetti, secrétaire national de l’unité SGP police FO, délégué pour la zone Sud. Il n’est pas question que du jour au lendemain, tous les vigils soient armés « sans que cela soit avec une véritable formation, un recrutement, et un agrément sous contrôle du préfet».
Décharger certaines polices ? Pas question que ce soit le cas pour un supermarché, mais pour les sites sensibles, même s’il en convient, tous les sites peuvent l’être. Mais pourquoi pas pour les édifices religieux par exemple ? Car cela pourrait décharger les forces de sécurité intérieure, qui « ont beaucoup de retard en matière d’effectifs. Entre et on a perdu policiers et gendarmes et il a fallu aussi renforcer le renseignement, la DGSI au détriment de la sécurité publique». Il le répète : « Nous sommes favorables mais de manière très précise, pas question qu’un agent de sécurité soit armé h/h comme un policier national». Même son de cloche pour Laurent Laubry, secrétaire départemental du syndicat Alliance police nationale. « Totalement pour dans un cadre bien précis avec formation et recrutement sur des bases solides et de manière très encadrée », dit-il. Pour lui, « la police sera ainsi déchargée de ce que l’on appelle les missions très secondaires, indues, et cela ramènera le policier au coeur de la sécurité publique ». Il pose des questions : Qui pourra faire quoi ? Quel cadre légal ? Quels moyens, quelles capacités, sous le contrôle de qui ? Il appelle de ses voeux un Grenelle de la sécurité. Et, comme Bruno Bartocetti, il donne l’exemple des policiers municipaux. « Au début, cela choquait des gens qu’ils soient armés, aujourd’hui, cela ne choque plus personne. Au contraire».