Déjà l’heure du RCTexit ?
Battus d’entrée de jeu par les Anglais de Newcastle (25-26), les Rouge et Noir se sont mis en position défavorable dans le course à la qualification
Alors que les négociations s’éternisent avec les Britanniques sur le Brexit, Toulon s’est mis - presque tout seul et sans discussion - un pied en dehors de l’Europe. En s’inclinant d’entrée à domicile face à Newcastle hier, les Rouge et Noir ont plombé leur avenir européen même s’il leur reste encore cinq matches de poule pour rattraper ce revers aussi inattendu que fâcheux. Contrairement au marathon du Top 14, la Champions Cup ressemble à un sprint ; six courses pour se qualifier et trois tours de piste pour décrocher le Graal. Voilà pourquoi cet échec paraît déjà difficilement surmontable.
Un essai en quelques secondes
Bref, la compétition ne pouvait pas plus mal débuter. D’autant plus rageant que la rencontre ne pouvait - elle pas mieux débuter. En effet, dès le coup d’envoi toulonnais face au vent, un renvoi de Young était contré par Romain Taofifenua qui, sans se tanner, récupérait le cuir et marquait les tout premiers points. 7 puis 10 pions dans la musette après six minutes de jeu. Qui dit mieux ? Et bien les Anglais, qui avaient laissé tirer les Français
les premiers avant de refaire leur retard puis de creuser un écart sur deux pénalités. Commettant des fautes en veux-tu en voilà, les hommes de Collazo pourtant bien partis se sont compliqués la tâche à loisir. Au point de perdre par moments le fil et au final le match. Alors certes, on pourra longtemps ergoter sur le choix d’au moins deux pénalités en fin de match. Fallait-il essayer de prendre les points au pied ou, comme ce fut le
cas, d’aller chercher la pénaltouche et de tenter d’inscrire un quatrième essai, synonyme de bonus offensif ? Le manager comme le capitaine varois, Lakafia, ont fait leur choix. Solide en mêlées, efficace sur les rucks, Toulon dominateur à cet instant avait la main mise sur le ballon. Hélas, pas le match qui ne demandait qu’à basculer. Pourtant, après un drop qui frappait le poteau, Trinh-Duc passait une pénalité qui donnait un court avantage aux siens. Il restait encore un
gros quart d’heure de jeu. Trop long pour des Toulonnais beaucoup trop indisciplinés (ils ont joué par trois fois en infériorité numérique). Même face au dernier du championnat outre-Manche, c’en était trop. Les Varois qui ont commis encore beaucoup trop de fautes (en avant, jeu au pied approximatif ou défaillant, choix discutables et discutés) peuvent, avant tout, s’en prendre à eux-mêmes. Ce n’est pas une consolation, simplement un constat. Cruel…