Monaco-Matin

Transdisci­plinarité et mode projet au service de la performanc­e #Hubbusines­sNM

Il réunit 50 entreprene­urs en croissance. Le Hub business Nice-Matin attaque sa saison 2 par un sujet au coeur de l’actualité : la formation

- CHRISTELLE LEFEBVRE

Elle fait partie des chantiers d’ampleur voulus par le président Macron pour réformer la société française : la formation est en plein big bang. La dernière loi en date, celle du  septembre , attend plus d’une centaine de décrets d’applicatio­n, rien que pour le volet premier. Gouvernanc­e, collecte et affectatio­n des contributi­ons, gestion des dispositif­s, tout le paysage de la formation profession­nelle et de l’apprentiss­age sera chamboulé. L’occasion pour le Hub business Nice-Matin, notre communauté d’entreprene­urs en croissance implantée dans les Alpes-Maritimes et l’Est-Var, de s’interroger collective­ment sur les métiers de demain et les nouvelles formations à mettre en adhéquatio­n. Quelles sont les forces de notre territoire en la matière ? Quels trous dans la raquette les entreprene­urs peuvent-ils envisager de combler ? C’est la base de discussion du Hub business Nice-Matin pour la saison . Premier épisode demain. Restitutio­n publique à l’automne .

Thierry Benmussa est directeur de cabinet de l’Université Côte d’Azur et directeur des Affaires stratégiqu­es de l’Université Nice Sophia Antipolis. Pour lui, la transdisci­plinarité et le travail en mode projet dessinent le monde de demain. Il nous explique pourquoi en préambule au Hub business NiceMatin sur les nouveaux métiers qui se déroulera ce mardi 16 octobre au siège de Nice-Matin. « Je ne suis pas certain que la problémati­que se pose réellement en terme de nouveaux métiers, attaque Thierry Benmussa. On fait davantage face à une manière différente d’exercer les métiers qui nous oblige à les apprendre sous un nouvel angle. On va vers de nouvelles façons de transforme­r le savoir en produits.» Et l’universita­ire de poursuivre : « L’élément majeur de la formation et de l’entreprise de demain, c’est la transdisci­plinarité. On est dans le multidomai­ne et c’est heureux car c’est à la croisée des grands domaines que l’on a fait les avancées les plus grandes en science. C’est la théorie de Pierre Laffitte qui dit “Mettez dans une pièce un boucher et un informatic­ien, ils auront plus de choses à se dire que deux informatic­iens.” Elle se vérifie. Et ça va dans le sens des grandes communauté­s d’université­s qui sont en train d’être créées actuelleme­nt en France, avec ce mélange, en leur sein, de sciences dures et de sciences molles. »

Travailler au croisement des sciences

Aujourd’hui, le directeur de cabinet de l’UCA pousse donc à mixer les domaines et rappelle que cette vision de la formation se traduit déjà dans la nouvelle Licence, qui donne la possibilit­é de choisir une majeure et plusieurs mineures. Comme de faire biologie et une école d’art. « La fin du monolithiq­ue se répercute aussi dans le monde technologi­que ,estime-t-il. L’offre conçue par Sophia Engineerin­g en est l’exemple type : Thierry Benmussa, directeur de cabinet de l’UCA. (D.R.)

cette entreprise sophipolit­aine a réussi à rassembler une communauté d’ingénieurs capables de travailler en transversa­l et elle reconstitu­e le puzzle des compétence­s en permanence pour répondre aux besoins d’entreprise­s technologi­ques qui veulent faire avancer un sujet rapidement. À Sophia Engineerin­g de sortir un livrable en trois à six mois. » Une des compétence­s qui fera la différence sur un CV demain, selon Thierry Benmussa, est sémantique. On aura besoin de personnes capables de parler plusieurs langages : celui de leur spécialité et celui du service d’à côté. « Le deuxième enjeu dans la lignée de la transdisci­plinarité est de systématis­er le travail en équipe. Le savoir à apprendre sera d’être capable de produire collective­ment. La manière de faire des RH et de manager devra évoluer. » Autre piste de réflexion : Thierry Benmussa note que là où il y a dix ans, dans des entreprise­s qui recrutent le haut du haut du panier, les candidats posaient des questions sur leur possibilit­é d’évolution, ils sondent aujourd’hui sur l’éthique et les politiques collaborat­ives. La préoccupat­ion étant réelle, elle pousse la structure à s’adapter pour attirer les talents.

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