Une famille séquestrée pour un coffre
La maman a été attachée et retenue avec ses filles de 4, 11 et 17 ans. Une demi-heure d’horreur. Les auteurs présumés comparaissaient hier devant le tribunal correctionnel de Nice
Un calvaire de plus de trente minutes. «Et vous savez, les minutes sont longues dans ces caslà », sourit tristement Sandy Kost, 34 ans, tremblante. Le 7 août dernier, elle se trouvait à son domicile, « La bastide des oliviers », une propriété agricole de Sospel. Elle y produit, avec son compagnon Yoann Pecqueur, de l’huile d’olive, des fruits, du miel, et élève des poules. Sandy et leurs trois filles, Alicia, 17 ans, Victoria, 11 ans, et Lindsay, 4 ans, vont alors vivre un cauchemar (lire ci-dessous). Les auteurs présumés des faits comparaissaient hier devant le tribunal correctionnel de Nice présidé par Guillaume Saint-Cricq. Un casting assez étonnant : deux militaires basés à Canjuers dont un originaire de Nice, un agent GRDF de Menton, un bagagiste de Marseille et un homme travaillant sur les marchés de la cité du citron. Tous ont été interpellés dans un vaste coup de filet s’étendant entre Nice, Marseille et Menton. Le box était presque trop petit hier. Certains reconnaissent l’intégralité des faits - un des deux militaires veut être condamné pour « tourner la page » - d’autres non. Face à eux, sur le banc des parties civiles, la maman, Sandy Kost et ses trois filles, courageusement venues témoigner. Leur compagnon et père est là dans la salle.
Un différend ancien
Selon le parquet de Nice, c’est un différend ancien qui pourrait être à l’origine de ce cambriolage qui a mal tourné. L’un des deux commanditaires présumé aurait eu un conflit il y a deux ans avec le compagnon de Sandy, qui vend la production familiale sur le marché du Careï à Menton. Des menaces de mort sont alors proférées, des dépôts de plainte s’ensuivent. La famille se sent sous pression. Le 7 août dernier au matin, une équipe de trois hommes masqués débarque au domicile familial et séquestre Sandy et les trois filles. Six hommes ont été interpellés mercredi dernier et déférés vendredi. Ils sont poursuivis pour « ar restation, enlèvement, séquestration, vol aggravé et vol avec violences ». Tous à des degrés divers d’implication. C’est la brigade de recherches de la gendarmerie de Menton qui a mené l’enquête, qualifiée de « remarquable » par le parquet. L’identification d’une voiture et la téléphonie ont permis de remonter le réseau présumé. Le parquet pense avoir réussi à mettre la main sur deux commanditaires, les exécutants et des intermédiaires. Une affaire étrange qui aurait pu se terminer aux assises, comme l’a rappelé le procureur de la République, Vincent Edel. Tous ont été placés en détention provisoire. L’affaire sera examinée en novembre. Il semblerait que se soit bâtie, chez ces voyous improvisés - la plupart n’ont pas de casier - une légende sur le contenu du coffre. Peu utilisé, il ne contenait en fait que des manettes de Playstation ...