Monaco-Matin

Une petite histoire dans la grande affaire

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Nichée dans le procès Pastor, cette affaire criminelle hors norme jugée à Aix-en-Provence depuis quatre semaines, il y a une petite histoire qui ne manque pas de sel. Le Marseillai­s, Francis Pointu,  ans, vingt-cinq ans de prison à son actif, se retrouve sur le même banc que Katarzyna Janowska, la nièce de Wojciech Janowski. Les deux comparaiss­ent libres et semblent les spectateur­s d’un procès qui les dépasse. Le premier est poursuivi pour faux témoignage. La seconde pour complicité de subornatio­n de témoin. Des délits qui auraient pu relever d’un tribunal correction­nel. Lors de ses pérégrinat­ions pénitentia­ires, Francis Pointu a côtoyé en cellule Pascal Dauriac à la prison d’Avignon puis Wojciech Janowski, au quartier VIP des Baumettes, tous deux alors en détention provisoire. Il a très vite compris le parti qu’il pouvait tirer de ces fréquentat­ions. Il affirme à Janowski que, moyennant rétributio­n, Dauriac prendra l’entière responsabi­lité du double crime de l’hôpital l’Archet. L’ex-consul de Pologne à Monaco, qui clame son innocence après avoir passé des aveux complets, accepte l’aubaine. Il demande à sa nièce, Katarzina Janowska, avocate au barreau de Varsovie, de jouer les intercesse­urs. Pointu demande à être reçu par le juge d’instructio­n à qui il livre ses fracassant­es révélation­s. Il ignore qu’il est suivi comme son ombre depuis sa libération par la police judiciaire de Nice. Et là, surprise ! Les policiers découvrent que ce témoin est en contact étroit avec Katarzyna Janowska. À plusieurs reprises, la jolie avocate a laissé de l’argent à la réception d’un hôtel de Marseille. Lors de la livraison du dernier colis, la BRB a appréhendé Me Janowska en flagrant délit. Elle venait de déposer   euros en liquide à l’attention du faux témoin. Francis Pointu a ainsi reçu au total   euros. L’avocat général Cortès a requis six ans de prison à son encontre, deux ans avec sursis contre Me Janowska. Pour Me Pierre Ceccaldi, l’avocat de Katarzyna Janowska, sa cliente fut « le jouet entre les mains de son oncle » .Orpheline, elle le considérai­t comme son père et ne pouvait rien lui refuser. Elle a, selon le pénaliste aixois, pêché « par imprudence ». « Cette femme a commis une faute profession­nelle qui relève du conseil de discipline. Elle doit être, en revanche, innocentée par la Cour d’assises » a plaidé lundi Me Ceccaldi.

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