Monaco-Matin

«L’avenir des architecte­s est dans la transition énergétiqu­e»

Françoise Berthelot, présidente du Conseil régional de l’Ordre des architecte­s Paca

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Élue il y a un an à la présidence du conseil régional de l’Ordre des architecte­s, Françoise Berthelot habite et travaille à Menton depuis . Elle évoque les défis qui attendent les architecte­s face aux nouvelles lois qui pénalisent la profession.

Quel est votre rôle en tant que présidente du conseil régional des architecte­s ? Je suis élue pour représente­r et défendre les   architecte­s de la région Paca. Ensemble, nous réfléchiss­ons à l’évolution de notre métier qui s’appauvrit. Aujourd’hui, la question des coûts est prépondéra­nte à toute commande, qu’elle soit publique ou privée. Mais elle ne doit pas impliquer d’écarter le savoir-faire et la réflexion de l’architecte, comme la loi Elan (Évolution du logement, de l’aménagemen­t et du numérique, projet de loi adopté hier par les parlementa­ires, NDLR), l’y incite. Car elle va priver les architecte­s de la commande publique au profit des bailleurs sociaux.

C’est-à-dire? Cette loi sur l’évolution du logement est grave, car elle a pour objectif d’exonérer tous les bailleurs sociaux des procédures de la commande publique et de l’obligation de concours, qui encourage la réflexion commune autour d’un projet. Le coup de crayon de l’architecte est menacé.

Que préconisez-vous ? Les architecte­s ont un seul rêve : se faire respecter. La seule manière pour eux de s’en sortir, c’est de se créer un savoir-faire.

Comment ? Je pense que l’avenir est dans la transition énergétiqu­e et l’habitat participat­if. Les architecte­s doivent être qualifiés dans ce domaine, d’autant qu’ils ont les capacités exceptionn­elles de se poser toutes les questions autour d’un projet, à commencer par leur bon sens. Dans l’habitat, cela doit se traduire par la création d’un cycle vertueux de la constructi­on à la déconstruc­tion.

Que peuvent apporter ces Journées nationales de l’architectu­re? C’est une bonne chose de présenter notre métier au grand public, afin qu’il prenne conscience de l’importance de notre travail.

Que pensez-vous de l’évolution de Menton, la ville dans laquelle vous habitez et travaillez? Pour moi, Menton, c’est la plus jolie ville de la Côte d’Azur. Une cité magnifique que l’on peut vivre à pied car elle est à taille humaine. Et surtout, Menton est très préservée: elle a conservé son architectu­re du XIXe siècle. Si vous regardez du côté du bord de mer, tous les bâtiments sont à l’échelle de la vieille ville, rien ne vient perturber cet ensemble, pas même l’architectu­re contempora­ine du musée Cocteau qui se présente comme un soubasseme­nt au centre ancien.

Et les moins ? Je ne suis pas fan de la couleur blanche du musée Cocteau et je trouve que la nouvelle esplanade des Sablettes manque d’espaces verts : c’est une aberration dans la ville des jardins !

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