Des tonnes de mazout sur toute la presqu’île de Saint-Tropez
Une collision de navires au large de la Corse, suivie d’une nappe d’hydrocarbures fait toujours frémir sur les côtes varoises. Mais le communiqué de la Préfecture maritime dimanche, sept jours après l’accident, était parfaitement rassurant : la collecte réalisée autour des navires avait été brillante et il restait moins de 2 % de la cargaison susceptible de venir souiller nos côtes. Jusqu’à préciser que ce volume pouvait tenir dans une simple « camionnette utilitairer grand public ». Le réveil n’en fut que plus douloureux hier matin à la découverte, vision catastrophe, d’un flot continu de milliers, dizaines de milliers sans doute, de galettes d’hydrocarbures touchant d’abord les plages de l’Escalet et de Pampelonne à Ramatuelle, puis celles de La Moute et des Salins à Saint-Tropez, avant le Cap Lardier, la plage de la Briande à La Croix-Valmer, et dans l’après-midi, dans une moindre proportion, la plage de La Nartelle à SainteMaxime puis celle des Issambres à Roquebrune.
Des plaques géantes
Côté mairies concernées et Comcom à travers son observatoire marin, le branlebas de combat a été quasi immédiat avec une première phase de constatations tout de suite très alarmantes : le phénomène était d’envergure,
la plus grosse pollution depuis le Haven, pétrolier chypriote, en 1991. L’explication de ce contraste de volume entre ce qui avait été annoncé et la réalité était parfaitement explicable selon les services de la préfecture : « Les 2 % de carburant restant dans l’eau se sont mélangés avec les algues et autres matières à la surface de l’eau, ça a décuplé leur volume » .Soit! Plutôt que de relayer le début de polémique qui leur tendait les bras, les mairies ont préféré jouer l’efficacité en participant toute la journée aux relevés et estimations demandés par la Préfecture afin de déterminer si le plan PolMar Terre pouvait être activé ou pas. Déclenché officiellement à 16 h 30, ce plan va permettre un déploiement de moyens très important pour enrayer la pollution et procéder au nettoyage dans des délais très raccourcis. En attendant, ces plages sont sales, très sales, noires et nauséabondes. Après les incendies, après les inondations, encore une fois le destin a frappé cruellement la presqu’île et le Golfe, terre pourtant bénie des dieux. Au travail maintenant. 1. Le dimanche 7 octobre, vers 7h30, un navire roulier tunisien est entré en collision avec un porte-conteneurs chypriote, le Virginia, alors au mouillage au nord-ouest du cap Corse. Le choc a provoqué une brèche dans la coque de l’une des embarcations et une pollution au fuel.