Le chef de rang avait beaucoup trop bu…
(Photo J.-F.O.) Quand le chef de rang se présente à la barre, l’inquiétude apparaît sur son visage. Aurait-il peur pour son avenir professionnel avec sa comparution devant le tribunal correctionnel pour conduite en état d’ivresse ? Il n’ignore pas que la justice et la police tentent de sensibiliser toute la population aux dangers de l’alcool au volant. Et lui, plus encore ! Concerné par sa fonction dans les établissements de nuit, il devrait donner l’exemple ! Alors, est-ce par simple erreur de jugement que le mars dernier, vers h , il a pris son scooter avec un taux de , mg par litre d’air expiré ? Peut-être… Car il n’a rien du genre à abuser de la boisson et ses casiers judiciaires sont vierges. Cela dit, les policiers, en visionnant les écrans de surveillance, repèrent bien un deuxroues qui zigzague sur le boulevard Albert-Ier. Ils informent une patrouille qui intercepte le chauffard à l’angle de la rue Suffren-Reymond et de la rue Grimaldi. Bouche pâteuse, élocution pénible, gestes désordonnés… Le jeune homme démontre tous les signes de l’ébriété. Il est conduit dans les locaux de la Sûreté publique. Le contrôle est positif. À l’audience, le prévenu reconnaît qu’il a consommé une bière, trois shots d’alcool fort et deux coupes de champagne après son service. Il rentrait chez lui, rue de La Turbie. Le président Jérôme FougerasLavergnolle s’inquiète de savoir qu’il zigzaguait dangereusement sur la route… « C’est exact, affirme l’intéressé. J’avais un peu de mal à faire démarrer mon scooter. Le conducteur d’une voiture s’est impatienté et il a klaxonné pendant tout ce temps. Je me suis énervé. Pour me venger, j’ai louvoyé afin de l’empêcher de me dépasser… » Le président est un peu sceptique. « La scène a été filmée où l’on vous voit aller tantôt à droite, tantôt à gauche et même emprunter la voie des bus. Vous auriez pu rentrer à pied. Du Jack à la rue de La Turbie le trajet n’est pas long… » Le prévenu ne s’y oppose pas. « Habituellement, je rentre chez moi à pied. Mais ce soir-là je me sentais en état de conduire… » Dans ses réquisitions, le premier substitut Olivier Zamphiroff s’en tiendra à réclamer une peine de € d’amende et deux contraventions à € chacune. Le tribunal réduira la somme à € pour le délit et acquiescera pour les deux contraventions.