Seize mois de prison pour un voleur de vélos
L’homme, récidiviste, avait dérobé sept cycles dans des caves ou des garages niçois. Cette condamnation intervient alors que le gouvernement confirme vouloir lutter contre ce fléau
Le vol de vélo est un fléau en constante augmentation depuis 2014. Hier, au tribunal correctionnel de Nice, un voleur récidiviste a été condamné à seize mois de prison, dont six ferme. Il écumait les caves et garages de Nice. Combien en a-t-il dérobé précisément ? Difficile à savoir. Sept victimes étaient en tout cas hier parties civiles sur les bancs du tribunal. Rares sont les procédures aboutissant à une condamnation.
Une épreuve pour les victimes
Pour contrer ce fléau du vol de vélo, le gouvernement envisage la mise en place d’un marquage obligatoire pour les bicyclettes. Il sera inscrit dans le nouveau projet de loi d’orientation des mobilités (lire ci-dessous).
Hier, au tribunal correctionnel, A. I., 24 ans, né à Nice, est apparu penaud dans le box. Il était déjà détenu depuis février dans le cadre
d’une autre affaire. «Je reconnais les vols», a-t-il déclaré à peine entré dans la salle d’audience. Face à lui, trois victimes, sur les sept
plaignants. Pour certains, ce fut une épreuve personnelle. C’est le cas d’un chirurgien dont la femme était mourante. Il s’est fait voler un vélo de compétition avec lequel il avait terminé l’Ironman. Un engin d’une valeur estimée, avec ses roues en carbone et ses accessoires, à plus de 10 000 euros. Le vélo de sa femme a également été dérobé. « Il travaille douze heures par jour, il a dû prendre du temps pour le dépôt de plainte, du temps qu’il n’a consacré ni à ses patients, ni à sa femme », plaide son avocate. Dans le box, A. I. fait « oui » de la tête et pique du nez. Être confronté aux conséquences réelles d’un vol n’est pas chose aisée. Face aux enquêteurs, le prévenu a expliqué sa méthode pour fracturer les portes de garages puis la manière dont il écoulait les cycles volés. Il affirme qu’il les revendait dans la rue pour une somme de 100 à 200 euros. On imagine, plus vraisemblablement, que cela passait sur les sites de vente entre particuliers. Les dégâts sur les portes sont parfois considérables et engagent des frais importants pour des particuliers qui ne sont pas toujours assurés. A. I. explique être toxicomane, et avoir agi pour payer sa dose. « C’est la cinquième fois qu’un procureur se lève pour expliquer à monsieur que les vols aggravés sont interdits par la loi, note sèchement le ministère public. L’état de récidive légale peut légalement l’envoyer quatorze ans en prison. » Ce ne sera pas le cas, mais le prévenu sera toutefois condamné à seize mois dont dix avec sursis, obligation de soins et d’indemnisation des victimes. Il est reparti comme il était venu, entre deux policiers. Direction la maison d’arrêt, en fourgonnette.