Monaco-Matin

Seize mois de prison pour un voleur de vélos

L’homme, récidivist­e, avait dérobé sept cycles dans des caves ou des garages niçois. Cette condamnati­on intervient alors que le gouverneme­nt confirme vouloir lutter contre ce fléau

- GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr

Le vol de vélo est un fléau en constante augmentati­on depuis 2014. Hier, au tribunal correction­nel de Nice, un voleur récidivist­e a été condamné à seize mois de prison, dont six ferme. Il écumait les caves et garages de Nice. Combien en a-t-il dérobé précisémen­t ? Difficile à savoir. Sept victimes étaient en tout cas hier parties civiles sur les bancs du tribunal. Rares sont les procédures aboutissan­t à une condamnati­on.

Une épreuve pour les victimes

Pour contrer ce fléau du vol de vélo, le gouverneme­nt envisage la mise en place d’un marquage obligatoir­e pour les bicyclette­s. Il sera inscrit dans le nouveau projet de loi d’orientatio­n des mobilités (lire ci-dessous).

Hier, au tribunal correction­nel, A. I., 24 ans, né à Nice, est apparu penaud dans le box. Il était déjà détenu depuis février dans le cadre

d’une autre affaire. «Je reconnais les vols», a-t-il déclaré à peine entré dans la salle d’audience. Face à lui, trois victimes, sur les sept

plaignants. Pour certains, ce fut une épreuve personnell­e. C’est le cas d’un chirurgien dont la femme était mourante. Il s’est fait voler un vélo de compétitio­n avec lequel il avait terminé l’Ironman. Un engin d’une valeur estimée, avec ses roues en carbone et ses accessoire­s, à plus de 10 000 euros. Le vélo de sa femme a également été dérobé. « Il travaille douze heures par jour, il a dû prendre du temps pour le dépôt de plainte, du temps qu’il n’a consacré ni à ses patients, ni à sa femme », plaide son avocate. Dans le box, A. I. fait « oui » de la tête et pique du nez. Être confronté aux conséquenc­es réelles d’un vol n’est pas chose aisée. Face aux enquêteurs, le prévenu a expliqué sa méthode pour fracturer les portes de garages puis la manière dont il écoulait les cycles volés. Il affirme qu’il les revendait dans la rue pour une somme de 100 à 200 euros. On imagine, plus vraisembla­blement, que cela passait sur les sites de vente entre particulie­rs. Les dégâts sur les portes sont parfois considérab­les et engagent des frais importants pour des particulie­rs qui ne sont pas toujours assurés. A. I. explique être toxicomane, et avoir agi pour payer sa dose. « C’est la cinquième fois qu’un procureur se lève pour expliquer à monsieur que les vols aggravés sont interdits par la loi, note sèchement le ministère public. L’état de récidive légale peut légalement l’envoyer quatorze ans en prison. » Ce ne sera pas le cas, mais le prévenu sera toutefois condamné à seize mois dont dix avec sursis, obligation de soins et d’indemnisat­ion des victimes. Il est reparti comme il était venu, entre deux policiers. Direction la maison d’arrêt, en fourgonnet­te.

 ??  ?? Pour s’éviter les vols, certains emmènent les vélos au plus près d’eux jusque sur la plage de la promenade des Anglais. (Photo Cyril Dodergny)
Pour s’éviter les vols, certains emmènent les vélos au plus près d’eux jusque sur la plage de la promenade des Anglais. (Photo Cyril Dodergny)

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