Monaco-Matin

L’associatio­n Namaste s’envole pour le Népal

S’apprête à partir en trek pour rejoindre des familles qui résident dans une région isolée du Népal, qu’elle soutient depuis presque dix avec son associatio­n Namaste

- PROPOS RECUEILLIS PAR JOËLLE DEVIRAS

C’est reparti ! Nancy Dotta et plusieurs membres de son associatio­n Namaste ont leurs valises bouclées. Ce jeudi, ils s’envolent. Direction le Népal pour rejoindre, depuis Katmandou et après plusieurs jours de trek, le peuple de Rigaon, région isolée des montagnes himalayenn­es. Là, les foyers ont été coupés du monde après le séisme de 2015, subissant de terribles dégâts, dont la destructio­n d’une école financée par l’associatio­n et inaugurée la veille du tremblemen­t de terre. Depuis, il s’agit de rebâtir selon les règles de constructi­on antisismiq­ues, de développer des projets humanitair­es en faveur de l’éducation et du travail des femmes, de veiller à préserver l’écologie… L’alpiniste Jean-Marc Nowak assure le bon cheminemen­t du groupe et entend mettre en place un parcours botanique réalisé avec les jeunes du lycée de Rigaon, lycée qui a été inauguré par le prince Albert II en octobre 2011. Nancy Dotta, quant à elle, lance les initiative­s, cherche sans cesse des financemen­ts et se rend sur les lieux pour évaluer le travail fait au niveau local et accompagne­r les Népalais dans leur vie quotidienn­e.

Quel est l’objectif de ce voyage ? L’objectif est de nous rendre compte des avancement­s de nos projets humanitair­es réalisés sur place et de cibler les besoins des villageois pour pouvoir les aider au mieux tout en évitant de les « assister ». L’objectif principal est, d’une part, l’accès à l’éducation de qualité et, d’autre part, encourager l’autonomie de ces communauté­s vulnérable­s, surtout les femmes.

Vous rendez-vous souvent sur place ? Depuis que j’ai découvert Rigaon et ses habitants Tamang en , je me suis engagée à m’y rendre une fois par an. C’est indispensa­ble d’être sur place… même si le parcours pour accéder à cette région isolée dans les montagnes himalayenn­es est parfois difficile. Cette année, cela sera donc mon neuvième voyage humanitair­e au Népal.

Qui sont vos fidèles compagnons de route ? Nous partons chaque année avec un groupe de bénévoles, tous motivés à aider, chacun dans son domaine de compétence. Cette année, nous serons vingt-cinq personnes : des membres du conseil d’administra­tion de l’associatio­n Namaste (Jean-Marc Nowak, Fabiola Loffredi, Marine Berry et moi-même), Colette Grèves, fondatrice de l’associatio­n ANA (d’Avignon), un géologue,

une pharmacien­ne, des enseignant­s, des experts en marketing, une journalist­e, des architecte­s, une styliste, un aquarellis­te et même un maître de thé.

L’éducation reste votre priorité ? Dans le domaine de l’éducation, nous inaugurero­ns l’école de Dhuseni, un projet entièremen­t financé par Monaco Aide et Présence (que je représente en tant que membre du conseil) et qui a été reconstrui­te après le séisme avec un procédé innovant et antisismiq­ue ; nous visiterons les trois écoles construite­s par Namaste/MAP/DCI, nous offrirons des cartables et des livres à  étudiants ; nous ferons des « workshop » et des jeux avec eux. Nous apportons aussi des T-shirts de l’AS Monaco, des chaussures modulables, des lampes « little sun » d’Olafur Eliasson, des vêtements, etc. Dans le cadre de notre programme d’aide aux étudiants, nous rencontrer­ons les bacheliers méritants et motivés par des études universita­ires ou profession­nelles.

L’environnem­ent, une problémati­que nouvelle ? Dans le domaine de l’environnem­ent, nous allons sensibilis­er la population locale sur des projets tels que l’installati­on de dokos (poubelles locales), la mise en valeur du patrimoine à l’aide d’un parcours pédestre indiquant la flore et la faune, l’organisati­on d’un concours du plus beau village, etc.

D’autres missions au cours de ce voyage? En plus, avec l’aide du géologue, nous allons étudier le terrain fragilisé par le séisme d’avril  et chercher des sources d’eau ; au niveau de l’agricultur­e, nous allons évaluer les cultures de thé et de café ainsi que la production de miel ; au niveau de l’atelier des femmes, nous allons redynamise­r les commandes de produits artisanaux et les canaux de distributi­on. Enfin, Patrick Jacqmot fera de magnifique­s aquarelles dans le cadre d’un projet d’édition d’un livre qui couronnera les  ans de l’associatio­n en .

Quels ont été les résultats concrets de Namaste ? Nous avons construit trois nouvelles écoles pour un total de près de  étudiants (cofinancée­s parfois avec MAP/DCI). Elles ont été équipées et nous veillons sans cesse à ce qu’elles restent en bon état. Nous avons également construit un atelier pour les femmes, financé des formations et créé une coopérativ­e afin de les amener vers la voie de l’indépendan­ce. Après le séisme, nous avons apporté une aide d’urgence importante avec des tôles et des couverture­s pour tous les foyers. Je peux vous citer encore beaucoup de résultats concrets qui se situent souvent dans les détails et la prise de conscience des villageois. En général, j’ose espérer que nous avons contribué à améliorer les conditions de vie des villageois de Rigaon. Par notre présence régulière à leur côté, ils réalisent que nous sommes à leur écoute et qu’ils peuvent compter sur nous.

Le séisme de  a-t-il encore (DR) aujourd’hui des incidences sur la vie quotidienn­e des Népalais ? Oui, le séisme a beaucoup changé la vie quotidienn­e des Népalais. Au canton de Rigaon, nous constatons une baisse de la population. Le nombre d’étudiants a également diminué. Avant le séisme, il y avait   étudiants dans les  écoles des  villages de Rigaon. Aujourd’hui, ils sont  . Nous venons d’ailleurs avec un géologue pour s’assurer de la stabilité du terrain et en informer la population afin qu’ils reviennent.

Quels sont vos projets pour les habitants de cette région reculée ? Nous aimerions que les jeunes de Rigaon, dont nous avons financé les études, reviennent dans leur village avec un vrai métier – médecin, enseignant, électricie­n, informatic­ien –, donnent l’exemple aux autres et prennent le relais de leur propre développem­ent.

C’est indispensa­ble d’être sur place” Amener les femmes sur la voie de l’indépendan­ce”

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La présidente de Namaste se rend au Népal pour suivre les projets humanitair­es mis en place grâce aux dons reçus à Monaco.

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