CARNET DE BORD – « Jour : la chance des débutants »
Partenaire média du Rallye Monte-Carlo qui s’est élancé de Nevers hier, MonacoMatin est au coeur de la course. Vécu à bord de la Renault Zoé n° du groupe Nice-Matin et de Radio Vinci Autoroutes.
Hier, h. Le parc fermé installé face au Palais ducal de Nevers s’éveille doucement. Trois petits degrés : les badauds sont rares et les doudounes de sortie. Dans la capitale de la Nièvre, l’Automobile-Club de Monaco a exporté tout son savoir-faire, mais pas le climat de la Principauté. Impeccablement stickée, batteries chargées, la Renault Zoé électrique grise de NiceMatin et Radio Vinci Autoroutes . est fin prête. Ce n’est absolument pas le cas de l’équipage. Tout autour de nous, pilotes et copilotes impressionnent par leur niveau de préparation et de concentration. Avec Virginie, ma coéquipière, nous nous sentons tout petits. Les commentaires fusent. « Vous avez l’habitude ? Une épreuve de régularité, c’est super-compliqué ». « Vous maîtrisez bien la règle de trois ? » Nous ne cherchons même pas à faire semblant : nous sommes débutants à % et aussi nuls en maths l’un que l’autre. Un handicap de taille dans un rallye zéro émission où les concurrents ne visent pas la vitesse, mais la régularité, au dixième de seconde près. Notre objectif sera donc aussi simple que modeste : arriver jusqu’à Monaco dans la nuit de samedi à dimanche sans s’être montrés trop ridicules. Pas gagné, gagné.
Après une matinée de vérifications administratives et techniques dignes du rallye WRC, l’heure du départ approche. L’étape du jour semble relativement simple : il s’agit de rejoindre le circuit de Magny-Cours pour disputer la première épreuve de régularité. h pile. Une demi-heure après la Tesla n°, j’avance avec précaution notre Zoé jusqu’à la ligne de départ. Un petit mot au micro, le drapeau qui se baisse, et c’est parti. Dans les rues de Nevers, on applaudit et on encourage notre n°. Sympa. Avant d’arriver sur le circuit qui a accueilli le Grand Prix de France F en , il faut en passer par l’exercice de l’étalonnage, c’est-à-dire mesurer l’écart entre les indications du compteur et la distance réelle. Ce chiffre permet ensuite de calculer un coefficient qu’il conviendra d’appliquer lors des épreuves chronométrées. Certains concurrents engagés dans le championnat du monde de la spécialité ont des techniques bien à eux et des voitures bardées d’appareils de toute sorte. De notre côté, après avoir renoncé à comprendre des formules de maths qui nous rappellent trop de mauvais souvenirs, nous calculons à la louche un temps à respecter par kilomètre et nous lançons sur la piste, au feeling. Le défi : boucler deux tours de Magny-Cours à , km/h de moyenne, soit en près de minutes, là où Fernando Alonso avait pulvérisé le record du circuit en F en en... mn s ! Simple comme chou sur le papier, l’exercice est en fait particulièrement ardu. Verdict nous concernant : une
place sur et un joli coup de chaud pour rejoindre le parc fermé à Nevers dans les temps en raison d’un cafouillage idiot à la sortie du circuit. Une performance honnête pour une toute première fois. La chance des débutants. (Photos DR et Jo Lillini)