Monaco-Matin

Aspremont: des cambrioleu­rs géorgiens foncent sur les policiers

- GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr

Trois Géorgiens, âgés de 26 à 30 ans, comparaiss­aient hier devant le tribunal correction­nel de Nice, présidé par Alexandre Julien. Ils sont issus du même village. Tskhaltubo, 18000 habitants, dans le centre ouest de la Géorgie. La ville natale des trois prévenus est connue pour ses sources d’eaux minérales chaudes qui ont assuré sa prospérité touristiqu­e. Staline s’est baigné dans une piscine privée de la cité en 1951. Ses adorateurs russes en raffolent… Du tourisme, les trois hommes prétendent qu’ils venaient en faire sur la Côte d’Azur. Ce que confirment les policiers géorgiens. Ils voyagent beaucoup : Athènes, Turquie, Pologne, Budapest. De vrais globe-trotteurs. Mais avec quel argent et dans quel but ? Tous affirment travailler dans le bâtiment en Géorgie. Le procureur n’y croit pas une seconde. Sur la Côte d’Azur, le package touristiqu­e prévoyait des vols à la roulotte pour satisfaire leur consommati­on de drogue. Tous les trois étaient en manque et fauchés comme les blés. Pour financer leur came, ils ont donc dévalisé des voitures en stationnem­ent à Villefranc­he et au Broc, notamment. Mais c’est à Aspremont, le 20 septembre, qu’un couple de policiers niçois, qui y réside, est alerté par leur petit manège. Le trio circule de nuit dans une Opel Corsa et semble s’intéresser à une villa. Les fonctionna­ires sortent de leur maison, comprennen­t vite et mettent en place des barrières pour les ralentir à la sortie du chemin.

La policière blessée

Quand l’Opel arrive, les policiers, en civil, annoncent leur qualité de fonctionna­ires. Le mari tente d’intercepte­r le conducteur. L’un des passagers prend une des barrières et l’envoie sur la policière, qui est légèrement blessée au bras. Les trois hommes prennent la fuite, non sans tenter d’écraser le couple de policiers. Ils seront interpellé­s quelques jours plus tard. Dans le box, les trois hommes finissent par reconnaîtr­e les vols. Mais ils démentent le plus grave, les violences. « Ils ont réellement mis en danger des policiers hors service », assène le procureur de la République, Jean-Michel Prêtre. Il requiert deux ans et maintien en détention pour les trois, assortis d’une interdicti­on de séjour de cinq ans dans les AlpesMarit­imes. Le tribunal condamnera finalement le chauffeur, celui qui a foncé sur les policiers, à dix-huit mois, et les deux autres à douze mois. Ils devront en outre payer 500 euros à chacun des deux fonctionna­ires au titre du préjudice moral. Tous ont été maintenus en détention. Ils sont interdits de séjour en Paca pour cinq ans.

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