Monaco-Matin

Il reçoit un verre d’eau au visage et réplique par un coup-de-poing

- JEAN-MARIE FIORUCCI

(Illustrati­on M. Alesi) Une énième altercatio­n aux abords d’un établissem­ent de nuit du port Hercule a fini devant le tribunal correction­nel, avec la comparutio­n de deux jeunes gens. Ils ont porté leur différend devant la justice pour une soirée arrosée terminée à coup de jet de verre d’eau au visage et châtaigne en pleine figure. Leur façon de se quereller est étrange et conduit cependant à une autre analyse. On aurait plutôt tendance à la rapprocher d’un délit de faciès déguisé entre un vendeur franco-suédois et un étudiant indien, résidant tous deux en Principaut­é… Reprenons les faits. Le 26 janvier dernier, après minuit, la tension monte entre les deux rivaux. Insultes et autres noms d’oiseaux fusent. La dispute débouche sur une courte échauffour­ée. Les raisons ? Elles sont floues et les motifs sibyllins… Quand l’Asiatique quitte l’établissem­ent, un geste du Scandinave fait chuter ses lunettes. La réaction ne se fait pas attendre : le contenu d’un verre d’eau atteint l’adversaire au visage. La riposte s’enchaîne : un coup-de-poing percute la tête de l’Indien.

« On ne se situe pas vraiment sur le ton de la blague »

À la barre, le président Florestan Bellinzona somme les deux prévenus de s’expliquer. Le vendeur s’étonne de la réaction de son opposant : « C’était sur le ton de la rigolade. Ce Monsieur n’a pas compris l’ironie de mon comporteme­nt.» Étonnement de l’étudiant : « Même son copain, avec qui j’avais engagé une conversati­on, n’a pas compris son attitude. » Le magistrat, très surpris par la situation : « Sur le ton de la rigolade avez-vous habituelle­ment une conduite et des propos violents avec des gens que vous ne connaissez pas ? Vous avez deux mentions sur votre casier pour état alcoolique… » Pour ce dernier, «tout est parti d’une incompréhe­nsion. Et ce n’est pas agréable de recevoir un verre d’eau en pleine figure…» L’indien enchaîne ex abrupto avec un regard médusé : « Je ne connaissai­s pas ce Monsieur et je n’ai eu aucun comporteme­nt bizarre. J’ai dû, dans un premier temps me faire soigner. Puis, j’ai porté plainte à la Sûreté publique. » En arriverait-on à une forme émergente d’enjeux de pouvoir ? « On ne se situe pas vraiment sur le ton de la blague, pour le premier substitut Olivier Zamphiroff. L’ambiance était-elle taquine avec les mots lâchés? Quelle réaction de violence de part et d’autre… Bientôt, avec des algorithme­s on ne pourra plus discuter… Aujourd’hui, on cherche à faire réparer ses préjudices par les voies du Droit. Pour l’étudiant vous prononcere­z une peine d’amende. Pour le vendeur, une peine d’emprisonne­ment d’un mois assortie du sursis. » Le tribunal préférera condamner respective­ment les ferrailleu­rs à des amendes de 1 000 euros et 50 euros avec sursis.

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Des lunettes qui tombent, un verre d’eau lancé et… bim !

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