Monaco-Matin

Incivilité­s, nuisances, trafics: Estrosi sort les crocs

Le maire a présenté, hier soir, le dispositif de maîtres-chiens que la Ville expériment­e depuis lundi sur les places Garibaldi, Cigalusa-Arson, dans la rue Rossetti et autour d’Acropolis

- LAURE BRUYAS lbruyas@nicematin.fr

Christian Estrosi lâche les chiens pour garder les rues de Nice. Hier soir, le maire, accompagné du directeur de la police municipale et d’agents, a fait une « descente » sur les places Cigalusa et Garibaldi. Deux lieux régulièrem­ent épinglés par les riverains et les commerçant­s pour des incivilité­s, des nuisances et des trafics. Deux lieux qui seront au coeur du nouveau dispositif de maîtres-chiens déployé par la Ville « depuis lundi sur autorisati­on du préfet » et pour une période test d’un mois. Deux autres secteurs – la rue Rossetti dans le Vieux-Nice et Acropolis – bénéficier­ont également de cette mesure : tous les soirs de 20 heures à 2 heures, quatre maîtres-chiens, de la société de sécurité Tamaris, assureront «une présence dissuasive» sur ces zones, « la plupart du temps en poste et parfois en déplacemen­t », détaille le maire. Coût mensuel du dispositif : «10000 euros », assure Christian Estrosi.

« Des armes de dissuasion »

À côté de lui, Richard Gianotti, le directeur de la police municipale (PM), précise la mission de ces vigiles qui patrouille­ront en binôme : « Ils sont affectés à une surveillan­ce des bâtiments publics ». Lesquels ? « Le local ASVP et la maison des associatio­ns Garibaldi, Acropolis qui nous appartient », indique le chef de la PM. Et sur la place des Cigalusa ou la rue Rossetti ? «Ilyen a aussi », répond – un peu plus flou – Richard Gianotti. Il veut surtout déminer les arguments du Syndicat de défense des policiers municipaux qui a demandé au préfet de revenir sur l’autorisati­on qu’il a donnée à la Ville (lire ci-dessous) : « Les maîtreschi­ens ne sont pas affectés à des missions de police administra­tive ou de police judiciaire, ce qui ne serait pas légal. » « C’est un dispositif complément­aire à la police municipale qui a déjà beaucoup de missions», tranche sèchement Christian Estrosi quand lui est posée la question du sentiment de doublon que peuvent exprimer les policiers municipaux par rapport à cette mesure. Le maire martèle : « Les chiens sont des armes de dissuasion. Aujourd’hui, un policier armé impression­ne moins qu’un chien car en face, on sait qu’il fait très rarement usage de son arme. Un chien effraie beaucoup plus ! »

Des boutons d’alerte

Et Richard Gianotti de reprendre : « Les maîtres-chiens ont un bouton d’alerte relié au centre de surpervisi­on urbain et nos numéros pour nous joindre rapidement. » Christian Estrosi a un objectif et un seul : « Détendre la situation et mettre un terme à quelques dérives, comme du tapage nocturne et des trafics qui me sont signalées par des pétitions fondées et légitimes. » Sur la place des Cigalusa, une riveraine applaudit des deux mains : « C’est une bonne idée ! Espérons que ça marche, on n’en peut plus ici ! » Si ça marche justement, le maire n’exclut pas « de multiplier le nombre d’équipes et pourquoi pas de les déployer sur le terrain en journée».

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(Photo Franck Fernandes) Les maîtres-chiens de la société de sécurité privée Tamaris, hier soir, sur la place Garibaldi.

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