Anniversaire dimanche
Entre 1882 et 1928, le chantier de construction de la ligne aura mobilisé plus de 10 000 ouvriers et ingénieurs, originaires toutes les régions de France et d’Italie mais aussi d’Espagne, du Portugal et même du Maroc. On s’arrache notamment les maîtres tailleurs du Piémont, du Limousin, et de la Creuse. Tandis que les Vaudois posent quelques problèmes au curé tendasque, mécontent qu’ils aient emmené un pasteur dans leurs valises. Les villages voient bien souvent leur population doubler le temps des travaux. En règle générale, l’intégration n’est pas mauvaise pour autant. On se dispute, parfois. On se marie, beaucoup. Les conditions de travail et de sécurité sont souvent très précaires. (Photos collections Michel Braun et René Spapperi)
Les conditions de travail n’en demeurent pas moins très difficiles. Le percement des tunnels est particulièrement éreintant. Et sous terre, les ouvriers sont autorisés à ne travailler que 8h
par jour, contre 10 pour ceux en plein air. Échafaudages instables, risques naturels, métiers dangereux feront une centaine d’accidents mortels sur toute la durée du chantier.
Malgré tout, les ouvriers sont fiers de travailler sur un tel ouvrage. Des photographes proposent ainsi des clichés à envoyer aux familles lointaines, au milieu de vues du chantier. À l’initiative du Comité franco-italien pour la Défense et le Développement de la ligne ferroviaire Nice-Cuneo-Ventimiglia, de la mairie de Breil et des Amis du Rail azuréen, une journée de célébration est prévue dimanche, à h , en gare de Breil. Visant à fêter, entre Français et Italiens, les ans de la ligne, à rendre «hommage aux exploits humains et techniques réalisés à l’époque», mais aussi à la défendre, alors que son avenir demeure incertain. Trois trains au départ de Nice (h), Vintimille (h) et Cuneo (h) permettront aux citoyens, musiciens, élus et autres amis de la ligne de se rendre sur place. Outre les prises de parole des divers défenseurs de la ligne, des stands de produits locaux et de livres ferroviaires (ou de la vie et de l’histoire locales) seront mis en place. Dans l’après-midi, un grand Balèti se tiendra devant la Ca d’Breil, avec des musiciens piémontais, ligures et provençaux. Témoins d’une longue amitié transfrontalière reliée par le train.