Monaco-Matin

LE JARDIN ANIMALIER FERMÉ JUSQU’EN 

Fermé au public le 7 août pour cause de canicule et de nécessité de préserver les animaux, le parc zoologique a en fait subi une attaque de charançons des agaves imposant une étude de la falaise

- Dossier : Thomas MICHEL tmichel@nicematin.fr Photos : Cyril DODERGNY, Jean-François OTTONELLO, J.S.G.A. et Jardin animalier

Le  août, en pleine canicule, le parc zoologique de Monaco avait fermé ses portes pour préserver les animaux. Une petite bête jusque-là inconnue à Monaco a alors joué les trouble-fêtes : le charançon de l’agave. Contraint de faire incinérer cinq tonnes de plantes infectées, le Palais princier attend désormais une étude de la falaise pour autoriser la réouvertur­e.

Entre Monégasque­s inquiets et touristes déçus, la fermeture du Jardin animalier a fait parler cet été. D’autant qu’il aura fallu attendre la mi-septembre pour voir fleurir une brève explicatio­n sur les portes de l’institutio­n monégasque et sur les réseaux sociaux. « Pendant la fermeture du Jardin Animalier cet été, pour cause de grandes chaleurs, la présence de charançons infectant les agaves situés sur la falaise dominant le parc a été détectée. Depuis, tous les agaves infectés ont été enlevés. » Sans surprise, le charançon, ennemi n° 1 des végétaux azuréens ces dernières années, ne s’était donc pas arrêté à la frontière monégasque ! Même si, à Monaco, ce n’est pas l’espèce friande de palmiers qui a sévi mais celle de l’agave : le Scyphophor­us acupunctat­us (lire ci-contre). Une petite bête de moins de 2 cm, inoffensiv­e pour l’homme et l’animal, mais qui a contraint les jardiniers du Palais princier, pour le repousser, à incinérer pas moins de cinq tonnes d’agaves.

« Les élagueurs ont constaté la propagatio­n »

« Ces dernières années, avec la menace du charançon du palmier, nous sommes en constante observatio­n des palmiers Phoenix près des remparts, relate le chef des jardiniers du Palais, Denis Gerenton. Et quand le parc était fermé pour canicule, on s’est aperçu qu’il y avait des brunisseme­nts à la base de certains agaves. » Un symptôme significat­if d’infection par le vorace coléoptère et, rapidement, un constat implacable. « On a fait descendre des élagueurs sur la falaise et ils ont constaté la propagatio­n. Pour éviter tous risques de chute et préserver le personnel, les visiteurs et les animaux du zoo, on a décidé de faire purger tous les agaves de la paroi. » Des interventi­ons acrobatiqu­es nécessitan­t des mesures de sécurité évidentes, lorsque l’on sait qu’un pied d’agave peut peser 100 kilos et que le dépérissem­ent de la plante infectée par le charançon est si rapide que le risque de déracineme­nt est presque inéluctabl­e. Quelques semaines plus tôt, la chute d’une autre plante lourde, une euphorbe candélabre – pour des raisons non divulguées – dans les jardins de la SBM, avait d’ailleurs fait une victime nonagénair­e. Un lourd contexte propice à toutes les précaution­s. Au-delà du manque à gagner évident en haute saison touristiqu­e, l’attaque de charançons n’a en revanche pas eu d’impact sur les cinq salariés du Jardin et les animaux. L’équipe, dirigée par Laurent Peyronel, est restée sur le pont quotidienn­ement pour entretenir le parc et nourrir ses quelque 250 animaux « en pleine forme ».

Sera-t-il nécessaire de revégétali­ser la falaise ?

Reste qu’aucun remède n’existe actuelleme­nt pour en finir avec le charançon de l’agave. Ces derniers n’ont donc pas été arrachés, mais coupés, et restent sous surveillan­ce (lire page suivante). Quant à la fermeture du site, elle vient d’être prorogée jusqu’au 31 décembre prochain. Pourquoi ? Si tous les agaves ont été enlevés... « Afin de pouvoir revégétali­ser la falaise, un état des lieux et des études topographi­ques sont nécessaire­s pour réaménager les espaces », justifie-t-on côté Palais princier. L’Administra­tion des Biens serait ainsi en pleine prospectio­n d’une société à même de conduire un audit de la falaise. Des acrobates casqués pourraient donc rapidement graviter sur les parois de Fontvieill­e, nécessitan­t une interdicti­on d’accès au public. Encore faut-il qu’une revégétali­sation soit possible. « Ce sont des parties colonisées par les racines des agaves, où il y a très peu de ter re », souligne Denis Gerenton, responsabl­e de la partie privative d’une falaise scindée en deux dans sa gestion…

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 ??  ?? Fermées le  août, au plus fort de la canicule, les portes du Jardin animalier resteront closes jusqu’au  décembre prochain.
Fermées le  août, au plus fort de la canicule, les portes du Jardin animalier resteront closes jusqu’au  décembre prochain.

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