Promotion immobilière : enjeux pour
À l’aube d’une nouvelle année, les perspectives d’évolution du marché de la promotion immobilière fléchissent déjà. État des lieux
Selon la dernière enquête trimestrielle dans la promotion immobilière publiée par l’Insee (octobre 2018), les professionnels commencent à revoir leurs prévisions d’évolution à la baisse. Ce mois-ci, ils sont moins nombreux qu’en juillet à estimer que la demande de logements neufs est forte. Cette appréhension négative du marché est notamment due aux perspectives de mises en chantier pour les trois prochains mois, qui se dégradent. Comme le souligne l’étude, cette baisse « tient surtout au net repli des perspectives de mises en chantier de logements neufs destinés à être loués », alors qu’en parallèle, le solde sur les logements destinés à la vente est, lui, « quasi stable ». Dans le même temps, les promoteurs sont également plus nombreux qu’il y a trois mois à signaler une augmentation de leur stock de logements invendus, une tendance qui correspond logiquement à un marché atone. Cette inactivité tient à plusieurs facteurs, comme l’incertitude des futurs acquéreurs quant à leurs capacités de financement (réduction des aides incitatives). L’une des dernières études du Crédit Foncier, réalisée en septembre, rejoint cette analyse. Selon les chiffres, 93 000 prêts à taux zéro devraient être émis en 2018, contre 123 000 en 2017, et 86 000 prêts à l’accession sociale (PAS) devraient être distribués en 2018, contre 101 500 en 2017. « L’effet combiné de la baisse du nombre de PTZ et PAS devrait empêcher la réalisation de près de 30 000 opérations en 2018, dont deux tiers dans le neuf », conclut le Crédit Foncier.
Des permis en baisse
Après une effervescence marquée sur le marché, c’est un fait, l’heure est au ralentissement. Selon les chiffres du ministère de la Cohésion des territoires, entre juillet et septembre, le nombre de permis de construire s’est élevé à 122 100 unités, soit une baisse de 10,2% par rapport à 2017. En regard, le nombre de mises en chantier diminue aussi de 7,9%. Une baisse plutôt significative dans la construction de logements neufs, après deux années de progression régulière. Parmi les secteurs concernés, deux tendances se dessinent : le marché des logements individuels groupés (maisons comprises au sein d’un programme immobilier plus large), qui marque un redressement net (les permis augmentent de plus de 10% entre juillet et septembre), le marché des maisons individuelles « pures » et celui des logements collectifs, deux pans en déclin. Pour ces derniers, les autorisations de chantiers ont respectivement reculé de 10,9% et 17,1% entre juillet et septembre. Si la situation est pour l’instant fluctuante, l’ensemble des professionnels espère que leurs demandes seront prises en compte par la nouvelle équipe ministérielle, qui promet de redynamiser l’offre.