Edouard Philippe dévoile la suite de la réforme de l’Etat
Agence de reconversion pour les fonctionnaires, dématérialisation des services publics, meilleure gestion de l’immobilier de l’État et recours très élargi aux contractuels dans les administrations : le Premier ministre Édouard Philippe a dévoilé, hier, une série d’annonces « transversales » sur la réforme de l’État.
suppressions de postes
Au coeur de ces mesures : la future réforme de la fonction publique. Édouard Philippe a annoncé pour « début 2019 » le projet de loi qui doit permettre d’atteindre l’objectif fixé par Emmanuel Macron de 50 000 suppressions de postes d’agents publics d’État d’ici 2022. Près de neuf mois après le premier comité interministériel sur la transformation publique, le chef du gouvernement a présenté sa « stratégie » pour un «État efficace », lors d’une seconde édition avec la plupart de ses ministres. Dont des versions simplifiées des «feuilles de route» ont été publiées à cette occasion. « Nous attendons beaucoup de vous. Beaucoup. Et autrement dit, on va regarder avec beaucoup d’attention ce que vous faites, à intervalles réguliers », a prévenu Edouard Philippe. Une agence de reconversion pour les agents de l’État devrait voir le jour « au second semestre 2019», selon le plan gouvernemental. Selon Matignon, ce dispositif de reclassement, inspiré de l’agence de reconversion des armées, « permettra d’avoir une force de frappe pour accompagner éventuellement des départs volontaires ». Quand Gérald Darmanin avait suscité l’inquiétude des syndicats de fonctionnaires dimanche en évoquant une « généralisation » du recours aux contractuels dans la future réforme, il faut comprendre une « extension très large de la possibilité de recourir aux contrats » ,a tempéré Bercy.
mois de salaire
En février, Gérald Darmanin avait déjà provoqué un tollé chez ces derniers en évoquant la mise en place de « plans de départs volontaires » dans la fonction publique. Ceux-ci, a précisé le ministre dimanche, devraient offrir des possibilités de départ avec « 24 mois de salaire » et « la possibilité de toucher le chômage, ce qui n’était pas le cas jusqu’ici » puisque les fonctionnaires n’y cotisent pas du fait de leur sécurité de l’emploi. Véritable nouveauté, le « fonds d’accompagnement de 50 millions d’euros centré sur les ressources humaines » de l’État pourrait ainsi financer, outre des reconversions, cette nouvelle indemnisation chômage, selon Bercy. L’exécutif a également publié un calendrier de nouveaux documents qui vont être dématérialisés, dans le cadre de l’objectif d’atteindre 100 % des démarches en ligne en 2022 : expérimentation pour les ordonnances médicales en 2019, inscription en ligne sur les listes électorales en 2019, guichet unique de création d’entreprise en ligne en 2021, etc.