Un testament fabriqué
Quelques heures après le meurtre de Drost Notthof, gérant aisé de la société « Le Monde de Monaco », une lettre testamentaire était adressée à Grit Bergmann, désignée comme légataire. Une copie était envoyée le même jour à un notaire de Monaco sans le moindre mot d’explication. Lors de sa garde à vue à la gendarmerie de Nice, Georges Pierru avait fini par reconnaître avoir écrit ces lettres en recopiant un modèle élaboré par Grit Bergmann. Cette dernière avait en sa possession des blancsseings avec la signature du défunt. Pour plus de vraisemblance, le couple avait eu l’idée d’évoquer le legs d’objets personnels comme une paire de lunettes de soleil et la BMW cabriolet. Ignorant que cette voiture venait d’être cédée par Drost Notthof à son frère. Des experts de la police scientifique se sont penchés sur le testament rédigé en lettres capitales. « L’étude comparée exclut que Notthof soit l’auteur de ces lettres », a indiqué hier un ingénieur de la police scientifique. Le président Guissart revient à la charge : « M. Pierru, qui a rédigé ce courrier ? » « Ce n’est pas moi », répond l’accusé sans ciller. Même question à Grit Bergmann : « J’ai écrit ce projet sur un papier brouillon et en allemand. » « Si je dis qu’il est fort probable que cela soit Georges Pierru le rédacteur de ce document, je fais fausse route ? », s’interroge le magistrat « Dans l’appartement, il n’y avait que Georges et moi. » L’accusée, en revanche, dit ne pas avoir fait le lien avec le drame qui se déroulera le 25 septembre. Le président s’étonne, lit à haute voix le faux testament: « Gritti, pardonnemoi ma décision de quitter la vie... » « Cette phrase n’est pas neutre alors que M. Notthof est vivant », observe le magistrat. Cela s’appelle de la préméditation. » «Qui a écrit la date du 25 septembre 2011 en allemand ? », renchérit l’avocate générale Clotilde Ledru-Tinseau. L’accusée l’ignore...