Hélios : l’État veut dissiper les inquiétudes
Le déménagement des familles du bloc A a commencé. Pour certains Monégasques logés par les Domaines, la situation est vécue péniblement. Entre grogne et apaisement…
La grogne monte dans les couloirs de L’Hélios. Mais les résidents de l’immeuble domanial qui subit de gros dégâts des eaux, notamment en raison de fenêtres et de salles de bain mal installées ainsi que de la mauvaise utilisation de la laine de bois, sont bien plus pondérés quand il s’agit de s’exprimer publiquement que lors des échanges de SMS. Stéphane Lobono, président de l’association des résidents, explique, le ressenti des habitants. Ceux du bloc A, qui devront tous déménager d’ici fin janvier ; et ceux des blocs B et C, qui partiront à leur tour, pour quelque six mois, le temps de voir leur logement entièrement refait.
Insatisfaction sur les réductions de loyers
« J’aimerais que les choses aillent dans l’ordre ; et ce n’est pas le cas. Nous passons pour des demandeurs, voire des quémandeurs, et ce n’est pas un juste traitement. C’est vexant parce que nous sommes malheureusement victimes, même si nous avons la chance d’être à Monaco. La situation de L’Hélios et ses conséquences bouleversent les familles. C’est un moment un peu délicat.» Actuellement la procédure de sortie est mise en route. D’un point de vue financier, les familles sont « dédommagées». Le gouvernement a mis en place les mêmes mesures qu’à Apolline. C’est donc, déjà, pour chaque foyer, la réduction du loyer de 50 %. Les personnes provisoirement relogées ne paient rien pour le logement. Mais Stéphane Lobono souligne que ces mesures apparaissent, pour certains résidents, inéquitables. « Les résidents du bloc A ont la gratuité du loyer provisoire, puis, de retour chez eux, vont payer 100 % de leur loyer. Or, ils devront subir les travaux des blocs voisins. Quand les blocs
A rentrent, les familles des blocs B et C vont ensuite partir. Nous avons demandé que les résidents du bloc A ne paient que 50 %, notamment parce qu’il y aura forcément des nuisances. Tant qu’on est dans une situation anormale, je considère que la réduction de loyer est justifiée.» Stéphane Lobono veut rester positif. «Ça se passe bien d’une manière générale. Nous avons demandé de petites améliorations. Ce n’est pas une question d’argent. C’est juste de l’empathie. L’inconfort n’est pas de notre fait. La procédure manque d’humanité parfois. Heureusement, Albert Croési est capable de partager les points de vue. Il permet aux résidents de dire : “Je ne suis pas bien dans ma peau en ce moment”.» Le président explique sa situation personnelle. « J’ai reçu, la semaine dernière, un message de Monaco Déménagements m’informant : «Vous déménagez entre le 17 et le 20 décembre».» À presque un mois de l’échéance, Stéphane Lobono explique: «Nous sommes supposés aller dans un appartement dans lequel les travaux n’ont pas commencé. Les délais semblent très courts et dans ces moments-là, les gens ont besoin d’être bien informés. La communication passe difficilement parfois entre les services et les résidents qui le vivent assez mal.» Encore un effort, et tout sera réglé dans un an. Du moins pour les locataires…