Monaco-Matin

La fessée c’est fini?

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La secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, s’est dite, hier, favorable à titre « personnel » à une propositio­n de loi contre les violences dites éducatives, dont la fessée, bientôt examinée par les députés. Ce texte porté par Maud Petit (MoDem) et cosigné par des élus d’autres groupes tels Elsa Faucillon (PCF) ou Bastien Lachaud (LFI) poursuit un objectif pédagogiqu­e et ne prévoit pas de sanction pénale. Il arrivera dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale le 29 novembre, après son examen en commission des Lois le 21.

« Une éducation sans violence »

Brigitte Macron, engagée pour les droits des enfants s’est exprimé sur ce projet de loi, hier, en marge d’une visite dans un collège des Hauts-deSeine. « Il faut bien qu’on ait ça en tête : quand on a un enfant, on lui doit. On doit l’aimer, on doit l’éduquer, et à partir de ce moment là, il est armé pour la suite (...) On n’apprend pas à vivre par la violence et ce n’est pas de cette société là qu’on veut », a souligné Brigitte Macron. Il comprend deux articles, dont le premier dispose que « les enfants ont droit à une éducation sans violence » et que « les titulaires de l’autorité parentale ne peuvent user de moyens d’humiliatio­n tels que la violence physique et verbale, les punitions ou châtiments corporels, les souffrance­s morales ». « Je soutiens cette propositio­n de loi pour interdire ce qu’on appelle les châtiments corporels (...), parce que je crois qu’il n’y a aucune violence (qui soit) éducative, il n’y a pas de petite claque », a déclaré, hier, Marlène Schiappa, interrogée sur France Info. Le gouverneme­nt n’a pas encore pris de « décision collective » sur cette question, cependant « en 2018, je ne vois pas qui pourrait défendre l’usage de la fessée et des violences ordinaires éducatives », a-t-elle observé. « C’est la dernière ligne droite » ,acommenté Mme Petit sur Facebook, en soulignant que la France avait signé en 1989 la Charte internatio­nale des droits de l’enfant, qui l’engageait à « adopter un texte législatif clair en la matière ». Les enfants « doivent être reconnus comme des êtres à part entière, disposant des mêmes droits que les adultes », a ajouté la députée. « Enfin ! Ça fait des années qu’on attend cette loi ! », s’est félicité de son côté le Dr Gilles Lazimi, pédiatre et coordinate­ur des campagnes contre les violences éducatives. Il s’agit d’une loi « symbolique, pédagogiqu­e, pour aider les parents », qui devra nécessaire­ment être accompagné­e de campagnes de sensibilis­ation, a-t-il dit sur RTL.

« Frapper et humilier n’apprend pas à grandir »

« On ne peut pas penser aujourd’hui que frapper, faire mal, humilier apprend à grandir et à vivre », a ajouté le médecin. Si cette dispositio­n était adoptée, la France deviendrai­t le 55e État dans le monde à interdire totalement les châtiments corporels sur les enfants, y compris au sein de la famille, selon l’« Initiative mondiale pour mettre un terme à tous les châtiments corporels sur les enfants », une ONG basée à Londres.

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(Photo d’illustrati­on Franck Fernandes) Les punitions, châtiments corporels ou souffrance­s morales seront bannis.

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