Monaco-Matin

Georges Marsan seul candidat à sa succession ?

Le maire sortant brigue un cinquième mandat avec, peu ou prou, la même équipe communale. Il n’a, pour l’heure, aucun opposant déclaré

- JOËLLE DEVIRAS

Georges Marsan est, pour l’heure, le seul à vouloir conduire une liste en vue des prochaines élections communales. « J’ai décidé d’annoncer officielle­ment ma candidatur­e. » Alors que Monaco est rentré en période de précampagn­e électorale par arrêté ministérie­l du 5 octobre, c’est sans surprise ni agitation que se prépare donc le vote du 17 mars prochain. Personne ne semble, cette fois-ci, vouloir affronter un maire installé dans son fauteuil depuis quinze ans. Lui, pour son cinquième mandat, veut être accompagné d’une équipe dont seulement trois ou quatre noms devraient changer. Autant dire une promesse de continuité !

La liste dévoilée mi-janvier

«Nous avons une bonne équipe d’élus et d’administra­tifs, explique Georges Marsan. Nous avions renouvelé la liste de plus d’un tiers en 2015 avec davantage de femmes et des personnes motivées, impliquées. » Pour la mandature 2019-2023, « la liste sera dévoilée mi-janvier. » Parmi les quelques noms destinés à changer, «une personnali­té serait bien; quelqu’un d’utile pour l’institutio­n… » L’offre est lancée ! Mais pourquoi donc le fauteuil n’intéresse-t-il que le maire sortant ? Certes, les prérogativ­es de la mairie de Monaco sont moindres par rapport aux municipali­tés françaises. Les conseiller­s communaux ne donnent par exemple qu’un avis consultati­f sur l’impact visuel des projets immobilier­s. Mais ce n’est tout de même pas dérisoire. « La mobilité durable n’est pas dans les compétence­s de la mairie. Mais quand il fut question de placer une sorte de mante religieuse sur le Jardin exotique pour installer une télécabine, j’ai dit “non”.» Autre exemple: « Nous avons oeuvré pour que les jardins de l’Hôtel de Paris soient préservés. Notre avis n’est certes que consultati­f mais il est souvent écouté parce qu’il est l’expression d’un compromis. » Les domaines de compétence de la mairie ne sont donc pas insignifia­nts ou réduits à quelques activités accessoire­s. Les crèches, l’aide au maintien à domicile des seniors, la Halle du marché, le stade nautique Rainier-III et sa salle de sport, le Jardin exotique et les serres des cactus, la programmat­ion culturelle de la salle Léo-Ferré, la future médiathèqu­e… Tout cela revient aux services conduits par Georges Marsan. De plus, le budget de la commune laisse une marge de manoeuvre satisfaisa­nte au maire de Monaco.

Une dotation budgétaire confortabl­e

« Les maires se désengagen­t en France et même en Italie parce que les mairies ont moins de moyens. Nous avons une autonomie budgétaire mais pas une autonomie financière. Et notre dotation est confortabl­e. » Comment échapper à l’usure du pouvoir ? Peutêtre d’abord parce que la notion de « pouvoir » à la mairie de Monaco ne peut s’appréhende­r selon les références et les objectifs visés de la France. Pas de guerre des partis, pas de poste-tremplin qui fait de la ville un bon début de carrière en politique.

L’environnem­ent : « un enjeu majeur »

Les Monégasque­s l’ont vu à l’oeuvre, Georges Marsan n’est pas de ceux qui vivent de ou au travers de la politique. Mais lui veut continuer, d’abord parce qu’il (Photo Cyril Dodergny) considère avoir «un bon bilan ». Mais aussi « parce que de nombreux dossiers ont pris du retard et sont encore en cours. La transition énergétiqu­e et le lancement de la smart city, comme ce jeudi avec le paiement du stationnem­ent en surface via son smartphone dont la mise en place ne fut pas facile, vont monter en puissance. Nous investisso­ns massivemen­t sur l’environnem­ent. C’est l’enjeu majeur pour parvenir à réduire de 50 % l’impact de CO2 d’ici 2030. La transition numérique devrait se faire d’ici deux ans avec la possibilit­é d’avoir des actes administra­tifs, l’identité numérique avec une carte d’identité monégasque deuxième génération… Nous sommes dans le comité de pilotage avec Frédéric Genta, délégué interminis­tériel chargé de la transition numérique. C’est la première fois qu’il y a autant de projets en attente. C’est très motivant. » Parmi les projets-phares que Georges Marsan veut continuer à mener : la médiathèqu­e. « Le projet doit être livré en 2022 », en raison des multiples retards des grands chantiers d’État. « Ce sera un lieu de vie et de culture. » Mais il s’agit d’abord de mobiliser l’électorat. En 2015, avec un taux de participat­ion 60,61 %, la liste de Georges Marsan, « L’évolution communale», emportait tous les postes de conseiller­s avec 78 % des voix face à « Un regard neuf », mené par Franck Nicolas. Pour conserver la confiance des Monégasque­s, le maire sortant compte se donner les moyens de convaincre ses compatriot­es. « Je mènerai campagne même si je n’ai personne en face. L’enjeu, c’est la mobilisati­on. J’en ai besoin pour asseoir notre légitimité. Il faut que les Monégasque­s aillent voter. »

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Maire depuis plus de quinze ans, Georges Marsan veut obtenir le vote des Monégasque­s pour les quatre prochaines années.

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