Pour une meilleure Europe
« Il faut faire, non moins d’Europe, mais
mieux l’Europe ! » Le slogan a un sérieux air de déjà-vu. Qu’importe, Louis Vogel, avocat, maire de Melun et membre fondateur du parti Agir, enfonce le clou : malgré ses travers, l’Europe est d’abord une chance. Elle protège et enrichit, par-delà les clichés sur une bureaucratie tatillonne réglementant le camembert. Pour la promouvoir, Louis Vogel a listé ses péchés, réels ou amplifiés, pour suggérer ensuite comment y remédier, par une Europe qui n’avance plus en catimini, grâce à « un Parlement aux pouvoirs renforcés et un gouvernement européen qui se substituerait à la Commission ». Contre le sentiment d’une Europe-passoire, il propose la création d’une force antiterroriste et de gardes-frontières, assortie d’une politique européenne de l’asile. Contre le dumping social des travailleurs détachés, « qui ne représentent que , % de la population active
en France» nuance-t-il, il suggère de revoir le principe des cotisations sociales versées dans le pays d’origine et d’amorcer une politique sociale convergente, coiffée par une allocation européenne de chômage. Contre les dérives productivistes de la PAC, il invite à recentrer les aides sur les petites exploitations. Pour renforcer la faible mobilité des jeunes, malgré Erasmus, il rêve d’universités européennes d’excellence. Contre l’excès de normes, « souvent lié à leur transposition par les Etats » ,il veut accroître les pouvoirs du Parlement européen, en lui conférant une réelle autonomie législative. Pour asseoir la confiance dans l’euro, « qui n’a pas augmenté l’inflation », il préconise une politique budgétaire et fiscale unifiée, un ministre des Finances de la zone euro à la clé. Pour revigorer, enfin, la diplomatie de l’Europe, il appelle à une force d’intervention et un état-major communs.