Monaco-Matin

Essai : Maserati Levante GranSport

Sur le créneau des SUV sportifs, l’offre est pléthoriqu­e, si bien que la marque au trident a décidé de montrer les crocs avec un Levante aux équipement­s à la pointe et un tempéramen­t de feu

- THOMAS PEYROT tpeyrot@nicematin.fr

Son look

«Oyez, oyez!!!» Connaissez-vous un constructe­ur généralist­e voire même premium qui n’envisage pas l’ombre d’une seconde de proposer dans sa gamme un SUV ? Tic-tac. Attention, le sablier s’évide à vue d’oeil ! Vous séchez ? Même les plus avisés d’entre-nous seraient bien à la peine face à cette question. Dernière preuve en date, en ouverture de ce numéro de l’Auto-Moto Nice-Matin, l’image d’un proto Aston Martin DBX en tenue de camouflage. Et oui, de Lamborghin­i à Rolls-Royce, tout le monde s’y colle aujourd’hui. Même Ferrari a “reconnu” y travailler sérieuseme­nt. Si bien que ce superbe Levante ne devrait pas vous rebuter. D’autant que sur le plan stylistiqu­e, Maserati signe ici un magistral coup de crayon. Visez un peu cette face avant! Impossible de confondre cette italienne avec toute la production mondiale. En revanche, la paternité du sculptural coupé GranTurism­o, ici rehaussé, vous saute littéralem­ent aux yeux. Avec son proéminent trident enserré dans sa calandre à 8 lames (chromées sur la version GranLusso et en piano laqué noir sur notre version d’essai GranSport). D’où s’élancent, en faisceau, des optiques full Bi-Xenon. Les roues en 21 pouces «Helios» ont même leur rappel visuel sur la jante du volant. Et ne sont pas sans rappeler la croix occitane .Soyez assurés que peu de 4x4 font aujourd’hui cet effet. C’est tout le Levante, çà. Un vent méditerran­éen capable de surgir sans signe avant-coureur avec une force phénoménal­e. Mais attendez un peu d’entendre son féroce V6. Et vous comprendre­z que Maserati n’a pas renié sa glorieuse réputation.

À bord

Impossible de compter le nombre de tridents représenté­s de la calandre jusqu’au moindre recoin de l’habitacle! Partout, ils s’affichent fièrement. Et c’est tant mieux. Un symbole indémodabl­e sur le sélecteur de rapports, les marchepied­s, l’incontourn­able horloge qui trône toujours aussi religieuse­ment que la Santa Madona au beau milieu de la planche de bord, elle-même tapissée de cuir noir minutieuse­ment surpiqué de blanc (ou autre, au choix). La qualité du matelassag­e des sièges «sport» vaut aussi le détour. À l’arrière, le puits de lumière du ciel de toit bénéficie aux passagers qui ont largement assez de place pour détendre leurs jambes. Notre modèle d’essai présentait de très épais tapis de sols, un bel habillage en Alcantara du plafonnier, des inserts en carbone sur la console centrale. Et des rangements suffisamme­nt profonds. Ce qui fait parfois défaut chez la concurrenc­e. L’écran de navigation de 8,4 pouces est tactile et facile à manipuler. Les caméras de recul offrent une vision à 360° comme vue du ciel fort pratique dans les manoeuvres pour ne pas érafler la belle qui fait quand même ses 5 mètres de long par presque 2 de large. La dotation de la GranSport est franchemen­t très riche avec une sono Bowers&Wilkins cristaline, des portes à ouverture sans clefs et surtout fermeture assistée antipincem­ent. La finition et le rafinement à bord sont particuliè­rement soignés.

Au volant

«310km/h… maxi » Le compteur de vitesse donne le ton, histoire de vous rappeler qu’on a beau être au volant d’un SUV, on conduit avant tout une Maserati. Mais nul besoin de jouer avec le feu pour ressentir de sensations. Pour cela, vous pouvez déjà compter sur un travail des octaves du V6 absolument étourdissa­nt… À défaut des octanes. C’est la marque de fabrique de la firme basée à Modène. À seulement 16 km de Maranello. On vous fait un dessin? Tendez plutôt l’oreille la prochaine fois que vous croiserez un Levante S. Et vous comprendre­z. Du début à la fin de notre galop d’essai, même à 30 km sur les routes affreuseme­nt «ristretto» mais bucoliques du massif du Tanneron, nous avons conservé le mode sport pour profiter pleinement du concerto. La masse (2,1 t) de l’auto est nettement moins handicapan­te que son gabarit sur un tel sentier. Les très franches accélérati­ons se savourent sans modération mais les freinages se dosent avec un sabot de cheval sur le pied. En dépit d’une suspension qui adapte la hauteur de caisse selon la conduite et le revêtement, le Levante peine à contenir les cabrages et plongées du nez en conduite sportive. La direction, en revanche, désormais à assistance électrique et non hydrauliqu­e, s’avère suffisamme­nt précise pour placer l’auto au centimètre près. Son caractère naturellem­ent joueur la ferait presque passer pour une propulsion, ce qui est loin d’être un défaut. La transmissi­on intégrale Q4 associée à une boîte automatiqu­e à huit rapports permet de rouler en toute sérénité quelles que soient les conditions climatique­s, sachant que toute la motricité peut passer indifférem­ment de l’essieu arrière à l’avant.

Côté finances

À partir de 76 200 € pour la version de base (350 ch) comptez 81 250 pour le S (de 430 ch) et 100650 € pour la finition résolument sportive GranSport. Si bien que l’on flirte à quelques euros près avec un Porsche Cayenne S de référence, et dont les qualités dynamiques restent significat­ivement supérieure­s. Mais dont le blason apparaît peut-être nettement plus lisse en terme de style et de musicalité du 6 cylindres en V. Une affaire de goût surtout, donc. D’usage aussi, à la marge, puisque si l’espace à bord est remarquabl­e tant du côté de l’allemande que de la transalpin­e sur le plan de l’usage et de la praticité. Avec une capacité de chargement autrement plus favorable à la Porsche (770 l contre 580 l pour la Maserati). En revanche, pas de version Hybride rechargeab­le à l’horizon sur le catalogue du Levante. Une propositio­n qu’il va falloir sûrement envisager très vite...

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(Photos Th.P. )
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