Monaco-Matin

L’EXCELLENTE ANNÉE DE LA SBM

La Société des Bains de Mer affiche un chiffre d’affaires de 340  millions d’euros en progressio­n significat­ive. Son président délégué Jean-Luc Biamonti pense déjà aux nouveaux axes de développem­ent.

- PROPOS RECUEILLIS PAR JOËLLE DEVIRAS

La société des Bains de Mer va mieux. Les chiffres semestriel­s sont très bons. Le chiffre d’affaires a augmenté de façon significat­ive. » Hier, après la publicatio­n du rapport semestriel d’activité au 30 septembre, le président délégué Jean-Luc Biamonti avait le sourire. Dans le prolongeme­nt des résultats annoncés en septembre, il confirme une progressio­n nette, et selon lui durable, de la société.

Quel est le secteur qui progresse le plus ? Après tous les efforts consentis, nous sommes vraiment sur la voix du redresseme­nt. Le chiffre d’affaires des jeux avec , millions d’euros, soit une hausse de  %. Dans la lancée de la saison d’été, septembre a été très bon. En octobre et novembre, traditionn­ellement des mois creux, le volume joué a été plus important. Ces bons chiffres sont le résultat de plusieurs initiative­s : l’installati­on de tables au Monte-Carlo Bay & Resort et au Nikki Beach, la réouvertur­e de la terrasse du bar des Palmiers au Sporting d’été… Les casinos éphémères ont très bien marché. Cet été, nous avons invité beaucoup de joueurs. Le mois dernier, le dîner Lights of gaming qui a rassemblé plus de nos cent très gros joueurs a été un succès. C’est un événement qui entretient la relation avec les clients.

Le service avant tout ? Beaucoup de gens me disent: « Ah, c’est le MonteCarlo comme avant. » Dans les salons privés, nous avons remis la veste obligatoir­e. Dans la même logique, nous avons interdit les jeans à trous et nous proposons des vestes pour les joueurs qui n’en portent pas. Ça fait partie de l’image !

On croyait ce temps révolu. Il faut trouver le juste compromis et faire attention de ne pas le sur-jouer car une certaine clientèle pourrait être dissuadée de venir.

Qu’est-ce qui marche le mieux : les machines à sous ou les jeux de table ? Nous constatons une augmentati­on de  % des revenus des jeux de tables, alors que l’activité des appareils automatiqu­es est en retrait de  %. Mais qu’on ne s’y méprenne pas : sur les machines à sous, ça va bien. Il est plus juste de dire que nous sommes en léger retrait par rapport à l’exercice précédent qui était une année record.

Vos voisins concurrent­s risquent d’avoir du souci à se faire si la progressio­n se poursuit! De Saint-Raphaël et San Remo, le chiffre d’affaires des jeux est environ de  millions d’euros par an, dont un tiers à Monaco.

Des idées pour faire davantage encore ? Oui, l’idée est le concept « le casino qui vous aime ». Nous accueillon­s les clients en leur servant, par exemple, des petits fours toutes les deux heures. En février, au Café de Paris, nous ferons une soirée spéciale sur le thème de la neige. Tout cela est l’aboutissem­ent d’un travail de fond.

Les croupiers n’expriment pas leur mécontente­ment depuis longtemps. En tout cas pas publiqueme­nt… Nous avons fait un gros travail avec le statut unique des Jeux, la formation du personnel dans des établissem­ents de renommée internatio­nale comme à Macao, ou au casino de Reno près de Las Vegas. On sent bien que les choses s’améliorent. Tout cela porte ses fruits. Ce n’est, pour moi, pas un phénomène éphémère. Cet été, le personnel a travaillé beaucoup. L’ambiance était bonne. Pascal Camia et son équipe font un travail d’informatio­n. La direction est structurée.

Même au Conseil national, pourtant ces dernières années très critique envers la SBM, peu de commentair­es ces derniers

temps… Avec le président Stéphane Valeri, nous avons appris à travailler ensemble. Alors certes, je ne veux pas de recommanda­tion sur les nomination­s. Mais le Conseil national nous a plutôt aidés, comme le gouverneme­nt qui vient de nous donner un petit coup de pouce avec la redevance des jeux.

La redevance des jeux ? Quand un joueur perd beaucoup, nous lui faisons une petite remise sur sa perte. À partir du avril , la redevance ne s’appliquera que sur la somme réellement encaissée, c’est-à-dire la somme post-remise. Les remises se font partout. C’est parti de Vegas. Là-bas c’est la guerre des prix. Nous n’y échappons pas. Ce nouveau dispositif sur la redevance va nous faire gagner en moyenne deux millions par an. Le secteur hôtellerie/restaurati­on affiche, par ailleurs, + %. Oui, c’est le résultat de plusieurs éléments là aussi : l’ouverture du nouveau Coya, la réouvertur­e du Grill et celle, partielle, de l’Hôtel de Paris. Le Monte-Carlo Bay & Resort a également bien marché.

Côté Monte-Carlo Beach, pas de renouveau ? Nous attendons, d’un jour à l’autre, l’autorisati­on de la France pour la constructi­on d’une digue sous-marine. Les travaux peuvent commencer immédiatem­ent et être achevés pour la réouvertur­e de l’établissem­ent au printemps. Si l’ouvrage résiste à l’épreuve du temps, nous referons une plage de sable pour  .

Vous ne vous arrêtez jamais ! Cette société va avoir des moyens de financemen­t qu’elle n’a jamais eus. Nous allons générer plus de  millions par an en cashflow. Ça, c’est pour mon successeur. Mais il faut penser maintenant à tous les axes de développem­ent. Nous sommes sur la bonne voix. Il faut continuer. Ça va nécessiter beaucoup d’efforts.

Nous allons générer plus de  millions par an en cash-flow”

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Jean-Luc Biamonti, président délégué de la SBM. (Photo archive Cyril Dodergny)

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