L’abattage de 18 magnolias en centre-ville fait débat
Après des semaines d’espoir, les arbres centenaires ont finalement été abattus hier matin sous les regards tantôt surpris, tantôt scandalisés des Mentonnais
C’est une page de l’histoire de Menton qui s’est tournée hier sous le battement incessant des tronçonneuses et des broyeuses. La sciure plein les yeux et le coeur chagriné, les Mentonnais ont assisté à l’abattage des dix-huit magnolias de l’avenue de Verdun. Dès 7 heures du matin et jusqu’au milieu de l’aprèsmidi, les arbres centenaires malades ont ainsi disparu un par un du paysage. Au grand désespoir de l’Aspona (Association pour la sauvegarde de la nature et des sites de Roquebrune, Menton et environs) qui s’est battue bec et ongles pour que les magnolias ne soient pas ratiboisés. Pas plus tard que samedi, une « journée de l’arbre et des forêts » avait été organisée (notre édition de dimanche). En vain.
« Nécessaire »
Mais pas de protestations hier matin. Si la tristesse était là, la compréhension a adouci un peu cette décision municipale. « On est un peu choqué et désorienté par le vide. Ça fait de la peine, on s’y était habitué à ces magnolias mais on comprend », expliquent Bernadette et Jean, de Menton. Idem pour Christian et Cathy, de l’agence immobilière Thalassa. « C’était un mal nécessaire. Les racines des arbres étaient prises dans les réseaux de la ville. Ça fait de la peine mais il faut être raisonnable. » Un avis que partage Aurore, négociatrice à l’agence immobilière Elit. « Beaucoup de personnes âgées sont tombées sur ce trottoir abîmé par les racines. Les habitants gagnent en visibilité et perdent les nuisances apportées par les oiseaux. » Du côté de certains commerçants, le doute est présent. «Le seul avantage de ces arbres était l’apport d’ombre apprécié durant l’été. Dans notre région, c’est un vrai besoin. Qu’est ce qui va être fait désormais ? », se demande Thierry, de la Maison de la presse. Pour d’autres, ce sont les semaines à venir qui inquiètent. « J’attends de voir ce qui va être mis à la place des magnolias et surtout comment vont se passer les travaux », confie une commerçante. Cette coupe nette dans le paysage n’était que la première partie. Et intervient dans le cadre de la rénovation et de la sécurisation des trottoirs de l’avenue. Si elle est contestée, aucune autre solution n’aurait pu être envisagée. (Voir ci-dessous) «À cause de la pollution, les arbres étaient trop abîmés. Les déplacer n’aurait rien changé. Mais surtout c’était risqué, les racines se sont emmêlées au réseau.» précise Cécile Giorni, directrice des Services techniques de la Ville. Avant de poursuivre sur les travaux à venir : « Dès demain [aujourd’hui] les trous laissés à la suite des abattages vont être rebouchés. Puis les travaux de rénovation commenceront à la fin de la semaine et devraient se finir en mai 2019, avec une pause pour les fêtes de fin d’année et la fête du Citron »
Le coût ? Environ 500 000 euros.