« La parole des femmes se libère mais le fléau persiste »
À l’occasion de la Journée contre la violence à l’égard des femmes, le club Soroptimist organise une projection à l’Eden, jeudi soir. L’argent récolté financera une permanence gratuite à Menton
Ces dernières années, les campagnes autour de la violence à l’égard des femmes se sont intensifiées. Petit à petit, la parole se libère mais le fléau demeure et les chiffres restent alarmants », résume Patricia Martelli, membre du club Soroptimist de Menton, adjointe aux affaires sociales et vice-présidente du Centre communal d’action sociale (CCAS). La violence envers les femmes reste l’une des moins signalées en raison de l’impunité, du silence, de la stigmatisation et du sentiment de honte qui l’entourent. Économique, physique, sexuelle, politique, psychologique… cette brutalité envers les femmes peut prendre toutes les formes. Elle affecte toutes les classes sociales. Toutes les cultures. Toutes les tranches d’âge.
En , personnes à la permanence de Menton
À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes du 25 novembre, les Soroptimist de Menton se mobilisent. Le club féminin – dont le but est la promotion de la condition des femmes, des filles et des enfants – organise une soirée au cinéma l’Eden, jeudi soir (lire par ailleurs). À partir de 20 heures, le film Les Conquérantes – qui aborde le thème du droit de vote des femmes en Suisse – sera projeté. Puis, les membres de l’association engageront une discussion avec le public. « L’argent de la soirée permettra de financer la permanence du Centre d’Information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF06) qui se déroule à la Maison de la justice et du droit de Menton », précise Nicole Lançon, présidente des Soroptimist. Nous envisageons de proposer des dates supplémentaires pour cette permanence. » Depuis 2014, les femmes qui subissent des maltraitances – physiques ou morales – bénéficient gratuitement et anonymement du soutien d’un juriste du CIDFF06, rue Gréville.
Le financement d’hébergements à l’étude
En 2016, 174 personnes – hommes et femmes – sont venues à la permanence pour demander des conseils liés au droit de la famille. En 2017, elles étaient 157 « Je suis très optimiste sur nos actions qui semblent porter leurs fruits. Mais, il reste encore beaucoup de travail. En France, tous les trois jours, une femme meurt (sous les coups de son conjoint ou de son ex-conjoint) !», avertit Patricia Martelli. Et la malédiction à conjurer, c’est la dépendance économique. « Dans la très grande majorité, les femmes reviennent car elles ne travaillent pas et ne sont pas autonomes» , rappelle la présidente du club mentonnais. Outre la permanence du CIDFF06, les Soroptimist de Menton étudient d’autres pistes. Notamment, le financement d’hébergements pour accueillir ces femmes en détresse. « Car actuellement les hébergements (Photo archives Franck Fernandes)
sur Nice sont archicomplets. Le CCAS de Menton propose des chambres d’hôtels mais c’est loin d’être suffisant », regrette Patricia Martelli. Pour les Soroptimist de Menton, le combat ne fait que commencer. 1. La permanence du CIDDFF06 a lieu tous les lundis matins de 9 h à 12 h et les premiers mardis de chaque mois de 14 h à 16 h 30 au 38, rue HenryGréville. Il faut prendre un rendez-vous en appelant la Maison de la justice et du droit au 04.93.78.03.57. Prochaine permanence le lundi 10 décembre. 2. Les demandes liées aux violences à l’égard des femmes ne sont pas communiquées.