Fabien Roussel: «Le PCF doit être plus combatif»
Un ancien journaliste en remplace un autre à la tête du Parti communiste. Fabien Roussel, 49 ans, député du Nord, est le nouveau secrétaire national du PCF. Il a succédé dimanche à Pierre Laurent, qui occupait le poste depuis huit ans. Début octobre, le texte d’orientation de ce dernier avait été devancé par le Manifeste pour un PCF du XXIe siècle de Fabien Roussel et André Chassaigne.
«Dans la glaise»
Qu’est-ce qui va changer avec le nouveau venu ? D’abord la forme. Pierre Laurent n’était pas Georges Marchais, c’est un euphémisme. Trop transparent médiatiquement, trop gentil sans doute, il s’est vite trouvé marginalisé par le bulldozer Mélenchon. Résultat: un score national global de 2,79 % pour le PCF au 1er tour des dernières législatives. Le verbe plus haut, mais sans excès, Fabien Roussel entend donc en premier lieu redonner de la voix à son parti. « Il faut, incite-t-il, que nous soyons plus combatifs, tournés vers l’action. Toujours la tête dans les étoiles mais les pieds plus ancrés dans la glaise ! Et que l’on continue à se battre pour faire bouger les choses, en portant les colères et les espoirs. »
« Ecolos-cocos »
Fabien Roussel veut un PCF résolument engagé sur deux fronts : le pouvoir d’achat et l’écologie. Et de réclamer, d’ores et déjà, une augmentation du Smic et des retraites dès janvier. Il souhaite en outre un parti «sincèrement écologiste»… « Le Parti communiste du XXIe siècle doit davantage s’emparer de la question écologique. Nous devons devenir des écolos-cocos. » Toute la journée d’hier, il a formulé une sympathie contenue à l’égard des gilets jaunes. « Un mouvement sincère, profond, avec ses contradictions et ses excès, mais qu’il faut entendre. La cocotte est prête à exploser», a-t-il Fabien Roussel, originaire de Béthune, est le nouveau patron du Parti communiste français.
(Photo PQR/Le Parisien)
jugé, pour mieux souligner « le besoin des partis » et inviter « les gilets jaunes à rejoindre le PCF, y compris pour le bousculer s’il le faut ». Nécessité faisant loi, Fabien Roussel ne ferme par ailleurs la porte à aucun rapprochement en vue des prochaines échéances, mais en posant à chaque fois ses conditions. « Les élus locaux socialistes sont les premiers malheureux de ce qu’il s’est passé sous le quinquennat de François Hollande », dit-il dans une main tendue en direction du PS, tout en adossant d’éventuelles alliances à l’abandon du credo de «la social-démocratie, qui n’est pas la solution ».
« J’espère qu’il va me respecter… »
A Jean-Luc Mélenchon, il dénie par ailleurs le droit de «donner seul le la»… « J’espère qu’il va me respecter et que nous pourrons travailler ensemble. » Dans la perspective des européennes, il appelle même à « un rassemblement le plus large possible », mais en installant là encore pour préalable qu’il se fasse autour de Ian Brossat, le chef de file choisi par les communistes. En attendant mieux, le PCF espère s’être retrouvé un chef.