Monaco-Matin

Ivre, il avait frappé une femme dans la rue et voit sa peine commuée en sursis

- J.-M.F.

C’est une décision particuliè­rement clémente rendue par les juges, mardi dernier. Quinze jours d’emprisonne­ment assortis du sursis et le versement d’une somme de  € à la partie civile pour avoir cogné sans raison sur une jeune femme venue s’interposer dans une bagarre. Le prévenu a eu raison de faire opposition au jugement du  février dernier. Absent à l’audience, à l’époque, ce jeune Monégasque de vingt ans avait condamné à  jours de prison ferme et  € de dommages et intérêts. Pour une bagarre, sur fond de drague insistante, le  juillet , vers h. Mais surtout avec un taux d’alcool de , mg par litre d’air expiré. Cette nuit-là, les policiers intervenai­ent sur le port de Monaco où une dispute dégénérait en violente altercatio­n. La plaignante avait été contrainte de s’opposer aux animosités d’un étudiant ivre pour protéger sa copine. Et avait reçu deux sacrés coups de poings au visage… Conduite aussitôt aux urgences pour des contusions au niveau de la paroi nasale, elle en ressortait avec deux jours d’ITT.

« Des violences gratuites et un rapport de force inversé » Cette fois, le fautif est bien présent à la barre. Il ne conteste pas les faits mais il ne se souvient de rien. «Je ne m’explique toujours pas mon comporteme­nt. C’était une soirée simple. Quand j’ai appris mon attitude vis-à-vis de cette jeune femme, je n’étais pas fier d’en être le responsabl­e. Je ne la connaissai­s pas… Cela m’a beaucoup perturbé et pendant longtemps. C’était aussi une période où je buvais beaucoup…» Le magistrat lui signale qu’il a déjà été condamné deux fois pour vol et stupéfiant­s et ne devrait plus être éligible au sursis. Côté partie civile, Me Joëlle Pastor-Bensa évoque «des violences gratuites et un rapport de force inversé! L’alcool seul ne peut expliquer ou excuser la conduite du prévenu. Imaginez le traumatism­e de ma cliente à la vue de son visage tuméfié et son anxiété à la pensée d’éventuelle­s séquelles! Notez également une absence totale d’excuses depuis . À part quelques balbutieme­nts de regrets à l’audience. Nous réclamons  € pour le préjudice moral et  € pour les dommages physiques. »

« Des deux côtés, on a manqué de lucidité» On ne se bat pas dans la rue martèle avec conviction le premier substitut Cyrielle Colle, après un bref rappel du dossier. «L’alcool est une circonstan­ce aggravante! Au moment des faits, ce jeune homme était à la dérive avec de très mauvaises fréquentat­ions. Aujourd’hui, il s’est repris en main et il s’est investi dans de hautes études. De la prison ferme risquerait d’obérer cette améliorati­on. Orientez-vous vers une peine de trois mois d’emprisonne­ment assortie du sursis.» Pareilles propositio­ns ont été appréciées par la défense. «L’alcool? s’interroge Me Thomas Giaccardi. On peut comprendre cette dérive sans excuser les agissement­s de mon client. Il était perturbé en ces temps troubles. C’était un enfant qui a trinqué par force avec la séparation conflictue­lle de ses parents. Après les faits, il était dans un état pitoyable. On connaît la suite avec des vomissemen­ts… Des deux côtés, on a manqué de lucidité... » Le tribunal a fait une coupe sombre dans les réquisitio­ns du Ministère public. Comme dans les demandes de la partie civile.

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