Vivent que par le partage
Jacques Maximin, ancien chef du Chantecler à Nice, deuxétoiles Michelin et aujourd’hui gérant de la société Services, Conseils et Formation en Restauration (S.C.F.R).
Vous avez une grande carrière derrière vous, qu’est-ce que vous en pensez ? J’ai eu un parcours en tant qu’employé conséquent et exceptionnel, qui a abouti à un titre de Meilleur ouvrier de France. J’ai rapidement eu deux étoiles Michelin. J’ai rapidement, j’ai été deux fois élu meilleur cuisinier de l’année. Un parcours exceptionnel que beaucoup aimeraient avoir. Ensuite, j’ai eu un parcours de patron, qui m’a apporté beaucoup de joie, mais aussi de difficultés. Je ne me retourne pas, j’avance et je continuerai toujours à avancer. Mais disons que, quand je regarde mon parcours, je n’ai pas à rougir.
Aujourd’hui vous avez créé la société Services, Conseils et Formation en Restauration, qu’est-ce vous faites concrètement ? Comme je ne suis pas du genre à rester inactif, j’ai créé cette société. Alors, je sous-traite des contrats. Je m’occupe d’un palace à Honfleur ou je fais de la formation dans des maisons de retraite de luxe, dans lesquelles je retrouve parfois quelques-uns de mes anciens clients et ça me fait chaud au Coeur. Donc je forme les cuisiniers, pour une clientèle qui a été la mienne. C’est extraordinaire et c’est une sorte de continuité. Je me suis lancé là-dedans avec beaucoup d’élan et de passion. Et je le fais aussi à l’étranger.
Cette société, c’est un autre volet de votre carrière ? La suite finalement ? Oui, on peut dire ça. Car avant, je n’avais pas le temps pour ça. Ce qui m’intéresse maintenant, c’est de transmettre. Pendant de nombreuses années, je me suis construit moi-même et, maintenant, j’aide les autres à se construire.
Qu’est-ce que vous pensez de la transmission ? La transmission, c’est un mot qu’Alain Ducasse utilise souvent. C’est important, c’est sûr, mais on n’a pas toujours le temps. Dans mon cas, auparavant, il fallait que je vole le métier. Ma cuisine était ouverte, mais je n’avais pas le sens de la transmission. J’étais dans mon truc. C’était aux gamins qui m’entouraient de voler le métier, d’apprendre à travers ce que je faisais. Maintenant, je leur donne les clés. D’ailleurs, je vais donner prochainement des cours de cuisine chez moi, à la fois pour les particuliers et les professionnels. J’ai attendu ans pour faire ça et maintenant, j’ai vraiment envie de le faire, j’ai envie de donner.