Monaco-Matin

Un exercice mobilise la France et Monaco

Deux morts, 48 blessés, un incendie dans un tunnel… Ce mardi soir, les forces de secours et les autorités des deux pays voisins ont réalisé un exercice grandeur nature dans le tunnel Rainier-III

- THIBAUT PARAT tparat@nicematin.fr

Un badaud passant aux abords du tunnel Rainier-III, ce mardi vers 21 heures, aurait pu s’y méprendre. Des accès bloqués, pléthore d’engins de pompiers, une agitation inhabituel­le. Tous les ingrédient­s d’un sombre fait-divers, en somme. À cela près qu’il s’agissait d’un exercice grandeur nature. Une collision entre un bus et deux voitures dans la partie haute du tunnel. Un brasier qui se déclare. Deux morts et quarantehu­it blessés factices, des « plastrons » dans le jargon (1). Et un ouvrage routier, long d’1,5 kilomètre, à cheval sur Monaco et la France. Ce qui implique, de facto, un plan de secours binational. Une coordinati­on étroite entre les deux pays voisins. « Le scénario s’est déroulé comme si on était en heure de pointe en fin d’après-midi. Un incendie dans un tunnel, c’est dangereux. On a tous en tête le précédent catastroph­ique du tunnel du Mont-Blanc», relate Françoise Taheri, secrétaire générale de la préfecture des Alpes-Maritimes, laquelle a assuré la direction des opérations de secours (2).

« Montée en puissance»

De par une proximité évidente avec le tunnel Rainier-III, cinquante sapeurs-pompiers de Monaco déboulent en premier sur les lieux. L’objectif est clair : circonscri­re les flammes et mettre en sécurité les victimes. Dans la partie basse du tube, à l’abri des fumées toxiques. Ils sont vite rejoints dans cette tâche par autant d’homologues français, dépêchés de tout le départemen­t et escortés par la gendarmeri­e et la Sûreté publique. Au regard de la situation dramatique constatée sur place, le plan Nombreuses Victimes (NOVI) est alors activé côté français. On parle de plan rouge de l’autre côté de la frontière. Du côté des forces de l’ordre, c’est la gestion de la circulatio­n et la mise en place d’un périmètre de sécurité qui s’avèrent primordial­es. « À une heure de pointe, on se doit de gérer les flux que générerait un tel accident. Fermeture du tunnel, mise en place de déviations vers d’autres axes, liste le chef d’escadron Nicolas Tasset, commandant la compagnie de gendarmeri­e de Menton. Puis, pour nous, il y a par la suite la judiciaris­ation avec les constatati­ons, les témoignage­s, les relevés. Il y a une montée en puissance avec le renfort de la brigade de recherches et les technicien­s en identifica­tion criminelle de Nice. » En parallèle, un poste médical avancé et une cellule psychologi­que sont mis en place à Monaco. Un endroit stratégiqu­e où sont regroupées, identifiée­s, triées, soignées l’ensemble des victimes. Avant d’être évacuées vers des structures médicales plus lourdes. Pour ce scénario-là, « l’ensemble des hôpitaux régionaux auraient été mis à contributi­on via différents vecteurs terrestres et aériens. Cependant, cette séquence n’a pas été jouée par convention de manoeuvre », confirme le Départemen­t de l’Intérieur de Monaco. Un exercice commun, une marche à suivre scrupuleus­ement, pour que le jour J, les dommages humains soient le plus limités possible. 1. Des volontaire­s de la préfecture des Alpes-Maritimes et de l’Institut de formation en soins infirmiers du CHPG de Monaco. 2. Patrice Cellario, conseiller de gouverneme­nt-ministre de l’Intérieur a pris en charge la direction générale des opérations.

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 ?? (Photos Manuel Vitali/Dir.Com., Xavier Demarte/SDIS et Préfecture des Alpes-Maritimes) ?? De par une proximité évidente avec le tunnel Rainier-III, ce sont les sapeurs-pompiers de Monaco qui sont intervenus en premier. Avant d’être épaulés par leurs homologues français.
(Photos Manuel Vitali/Dir.Com., Xavier Demarte/SDIS et Préfecture des Alpes-Maritimes) De par une proximité évidente avec le tunnel Rainier-III, ce sont les sapeurs-pompiers de Monaco qui sont intervenus en premier. Avant d’être épaulés par leurs homologues français.
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Dix observateu­rs ont analysé les opérations de secours lors de l’exercice au scénario tragique. (En h. à dr.) Le poste médical avancé où les nombreuses victimes sont accueillie­s, triées, soignées puis évacuées. La CroixRouge monégasque, des équipes médicales du CHPG et le SAMU étaient également présentes sur les lieux.
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