Police aux Frontières: un nouveau chef du service
Le commandant divisionnaire fonctionnel Patrick Maurin a pris la tête de « l’un des services de police les plus sensibles et exposés de France », hier en fin de matinée au pont Saint-Louis
Policiers français ou italiens, militaires, élus, représentants des services de l’État… Ils étaient tous présents, hier en fin de matinée au pont Saint-Louis, à Menton. Une assistance nombreuse, très nombreuse, comme un miroir de la portée de la cérémonie qui va bientôt commencer : celle d’installation du commandant divisionnaire fonctionnel Patrick Maurin. Il devient le chef du service de la Police aux Frontières terrestre de Menton. Un rôle clé, dont l’importance a beaucoup été soulignée, hier.
« Sans équivalent » en France
Jean-Philippe Nahon, le directeur départemental de la Police aux Frontières (PAF), prévient: «C ’est un vrai challenge, pour ne pas dire un véritable défi, qu’il va vous falloir relever au quotidien ». Car Patrick Maurin prend la tête de « l’un des services de police les plus sensibles et exposés de France, dont l’engagement dans la lutte contre l’immigration irrégulière n’a aucun équivalent sur le territoire national », poursuit Jean-Philippe Nahon. Les 106 fonctionnaires de la PAF à Menton sont «enpremière ligne dans la lutte contre l’immigration irrégulière ». Depuis 2014, « près de
160 000 étrangers en situation irrégulière ont été appréhendés à cette frontière », dont 50 000 en 2 017. À la frontière, l’action de la PAF s’inscrit dans un dispositif qui comprend, aux côtés des policiers, des gendarmes, des effectifs des unités de forces mobiles,
des douaniers, des militaires déployés dans le cadre de l’opération « Sentinelle », des personnels de la SNCF ou des représentants des sociétés d’autoroute, et des policiers aux frontières transalpins. Ils ont été salués à plusieurs reprises en italien, hier.
«Aucoeur de l’histoire »
Par ses missions, la PAF se trouve au coeur de problématiques européennes, mondiales, et « de migrations continues qui se développent dans le monde entier et dont on sait qu’elles vont s’inscrire dans la
durée », souligne JeanClaude Guibal, le maire de Menton. «Un rôle qui vous met au coeur de l’histoire», ajoute-t-il. Sur le terrain, c’est un «métier difficile, parce qu’il est au point de rencontre de l’humanité qu’il faut avoir à l’égard de nos semblables,
d’où qu’ils viennent et quels qu’ils soient, et en même temps de l’obligation de faire respecter la loi ». Le premier magistrat conclut : « Nous vous sommes extrêmement reconnaissants de tout ce que vous faites pour tenir la frontière à la fois de manière humaine et légale ».
« Garant de notre sécurité »
En remplissant cette mission, Patrick Maurin et les fonctionnaires du service sont « le garant de notre sécurité, vous êtes le protecteur et le rempart », souligne Gwenaëlle Chapuis, la souspréfète Nice-Montagne. «De nombreux dangers proviennent de l’extérieur, même si ce n’est pas leur source exclusive », ajoute-elle. Avant de rappeler que « c’est suite aux attentats terroristes et face à la persistance de ce risque dramatiquement avéré que les contrôles aux frontières ont été rétablis temporairement puis régulièrement prorogés ». Et de conclure: « Soyez fort, efficace, tenace, face aux difficultés certaines et aux critiques probables, voire certaines. La sécurité de notre pays et de ses voisins dépend en premier lieu de la rigueur et de l’engagement de votre service ».